Il est des maillots qui ont laissé une trace indélébile dans la mémoire collective des fans de cyclisme. Les couleurs rouge, jaune et noire de la formation Ti-Raleigh, dirigée à partir de 1974 par un maître à courir du nom de Peter Post, en font indéniablement partie. De Jan Raas à Hennie Kuiper en passant par Gerrie Knetemann ou Johan Van der Velde, toute une génération de coursiers néerlandais talentueux ont brillé dans les classiques ou sur les routes du Tour de France en portant tout en haut des palmarès le nom de la prestigieuse marque de cycles britannique. En 1980, un succès au classement final de la Grande Boucle vient même couronner cette domination outrageuses du peloton international. Mais elle est alors le fruit des efforts d'un homme qui, au final, n'aura passé que deux saisons au sein de cette formation, en l’occurrence le plus français des Néerlandais, Joop Zoetemelk. Passé professionnel en 1970 après une probante victoire dans le Tour de l'Avenir, le natif de Rijpwetering a principalement fait carrière en Belgique chez Flandria puis en France chez Mercier. Deuxième derrière Merckx de son premier Tour de France, Zoetemelk, alors âgé de 23 ans, semblait alors pouvoir marquer l'épreuve de son empreinte. Mais il devait buter à chaque fois sur une concurrence de qualité, Thévenet puis Hinault ayant pris la relève du "cannibale". Il fallut toute la science de Peter Post et des circonstances favorables liées à une météo exécrable pour que le destin du gentil Joop bascule en Juillet 1980. Ce Tour de France, disputé dans des conditions froides et humides, voit Bernard Hinault, le grand favori de la course, abandonner au pied des Pyrénées. De dauphin, le leader de l'équipe Ti-Raleigh devient roi d'une épreuve surclassée par sa formation qui rafle pas moins de onze victoires d'étapes ! Après avoir maîtrisé son sujet en montagne et s'être rendu maître du dernier contre-la-montre disputé à Saint-Etienne trois jours avant l'arrivée, Joop Zoetemelk monte sur la plus haute marche du podium sur les Champs Elysées au soir du 20 juillet. A 33 ans, c'est la récompense ultime et méritée d'un champion qui fera encore preuve d'une belle longévité en enlevant le titre de champion du monde en 1985 et en remportant enfin l'Amstel Gold Race, la seule classique néerlandaise du calendrier, en 1987.
TI-RALEIGH sur le Tour de France 1980 :
11 Joop ZOETEMELK (P-B) 12 Gerrie KNETEMANN (P-B) 13 Henk LUBBERDING (P-B)
14 Bert OOSTERBOSCH (P-B) 15 Cees PRIEM (P-B) 16 Bert PRONK (P-B)
17 Jan RAAS (P-B) 18 Johan VAN DER VELDE (P-B) 19 Léo VAN VLIET (P-B)
20 Paul WELLENS (Bel)
11 victoires d'étapes : CLM par équipes (1ère b et 7ème a étapes), Jan RAAS (1ére a, 7ème b et 9ème étapes), Gerrie KNETEMANN (12ème étape), Henk LUBBERDING (3ème étape), Bert OOSTERBOSCH (8ème étape), Cees PRIEM (10ème étape), Joop ZOTEMELK (11ème et 20ème étapes)
Meilleur coureur au classement final : Joop ZOETEMELK (Vainqueur)
Meilleur coureur au classement du meilleur jeune : Johan VAN DER VELDE (Vainqueur)