vendredi 27 octobre 2017

1991 : le maillot CARRERA de Claudio Chiapucci


Lors du Tour de France 1990, le public fait la connaissance d'un coureur italien au formidable tempérament d'attaquant et un rien gouailleur : Claudio Chiapucci. Porteur du maillot jaune dans les Alpes, puis les Pyrénées, il ne cédera aux assauts de Greg Lemond que la veille de l'arrivée à Paris dans le contre-la-montre du lac de Vassivière. Les dirigeants de la firme Carrera jeans se frottent les mains : le coureur âgé de 27 ans semble promis à un bel avenir. Le début de la saison 1991 confirme ces espoirs. Vainqueur de la classique Milan-San Remo dans des conditions dantesques, Claudio Chiapucci confirme également ses talents de grimpeur en montant sur le podium du Tour d'Italie. Aligné au départ de la Grande Boucle, on attend de lui qu'il joue son rôle d'animateur. Il sera bien plus que cela : il s'imposera en véritable détonateur, bousculant l'ordre établi et contribuant au déclin du triple lauréat Greg Lemond. Dans la 13ème étape, entre Jaca et Val Louron, le champion américain montre des signes de lassitude dans les derniers hectomètres du col du Tourmalet. L'espagnol Miguel Indurain flaire l'aubaine et se jette à corps perdu dans la descente. Chiapucci se lance à ses trousses et le rejoint à Sainte-Marie de Campan, au pied du col d'Aspin. Dès lors, l'association des deux coureurs va faire merveille. La concurrence est atomisée : si Gianni Bugno limite la casse, Greg Lemond concède plus de sept minutes à l'arrivée. Chiapucci tient là une éclatante revanche sur celui qui l'avait qualifié de "bandit". Cette victoire acquise au sommet de Val Louron, assortie d'un nouveau podium sur les Champs Elysées, porte en elle les germes d'un nouvel exploit d'anthologie que celui que l'on surnomme désormais "il diablo" réalisera, un an plus tard, sur les routes de Sestrières.

CARRERA sur le Tour de France 1991 :

3 victoires d'étapes (Djamolidine Abdoujaparov, Claudio Chiapucci), 3ème au classement final (Claudio Chiapucci), 1er du classement par points (Djamolidine Abdoujaparov), 1er du classement de la montagne (Claudio Chiapucci)



vendredi 20 octobre 2017

2002 : le maillot JEAN DELATOUR de Patrice Halgand


Lancée dans l'aventure du sponsoring cycliste en 2000, la société de joaillerie lyonnaise Jean Delatour aura connu, le temps de ses quatre années d'existence, l'honneur de trois participations au Tour de France. L'effectif de la formation dirigée par Michel Gros compte dans ses rangs des "briscards" expérimentés comme Eddy Seigneur et Laurent Brochard, ainsi que des valeurs sûres du cyclisme hexagonal comme Patrice Halgand, ancien vainqueur du classement final de la coupe de France. C'est grâce à ce dernier que l'équipe au maillot fuchsia et blanc décrochera son unique succès d'étape sur la Grande Boucle en 2002. Lors de la dixième étape entre Bazas et Pau, les baroudeurs sont à l'honneur. Onze coureurs animent la course et parviennent à se dégager après les premiers kilomètres parcourus à une vitesse record (48,932 km/h à l'arrivée !). Plus tard, la sélection s'opère dans la côte d'Auga, à une vingtaine de kilomètres du but, ne laissant plus en tête que le belge Dierckxsens, l'australien O'Grady et les français Pineau et Halgand. Le natif de Saint-Nazaire, bon puncheur, se sait néanmoins battu au sprint et lance une offensive désespérée dans une longue ligne droite à 8 kilomètres de l'arrivée. Son coup de poker réussit, les autres membres de l'offensive se tournant vers O'Grady qui refuse de prendre la poursuite à son compte. Nanti d'un avantage d'une trentaine de secondes, Patrice Halgand peut savourer sur la ligne le plus beau succès de sa carrière. A 28 ans, il confirme les espoirs entrevus sur les routes du critérium du Dauphiné Libéré et des Quatre jours de Dunkerque. Retiré des pelotons depuis 2008, il propose depuis, chaque mois, dans les colonnes de Vélo Magazine une rubrique appréciée de test de matériel.

JEAN DELATOUR sur le Tour de France 2002 :

1 victoire d'étape (Patrice Halgand), 17ème au classement final (Stéphane Goubert)



dimanche 8 octobre 2017

2011 : le maillot LEOPARD - TREK d'Andy Schleck


En froid avec le manager danois Bjarne Riis auprès duquel ils ont couru pendant plusieurs saisons, les frères Schleck montent en 2011 leur propre structure sportive. Cette dernière, appuyée par des capitaux luxembourgeois et soutenue par le fabricant de cycles américain Trek, adopte le patronyme énigmatique de Léopard. C'est sous une tunique au design noir et blanc d'une grande sobriété qu'Andy Schleck se présente au départ de la Grande Boucle revêtu du costume de grand favori de la course. A 26 ans, le cadet des fils de Johnny Schleck, ancien équipier de Luis Ocana dans les années 70, semble avoir atteint la pleine maturité de ses moyens. Vainqueur de la classique Liège-Bastogne-Liège en 2009 et déjà trois fois titré meilleur jeune du Tour de France, il semble enfin prêt pour s'imposer face à une solide concurrence incarnée par son grand rival Alberto Contador et l'australien Cadel Evans. Les Pyrénées, premier massif montagneux franchi par les coureurs lors de cette édition, accouchent d'une souris : les leaders se marquent et permettent au français Thomas Voeckler de conserver le maillot jaune. La décision viendra plus tard et prendra la forme de l'une des offensives les plus héroïques de l'ère moderne du Tour de France. Dans la 18ème étape, par delà les grands cols alpins de l'Izoard et du Galibier, Andy Schleck lance une attaque jugée suicidaire par les observateurs à 65 kilomètres de l'arrivée. Malgré un fort vent de face, il parvient cependant, dans son style caractéristique de grand gabarit, à creuser l'écart sur le groupe des favoris de la course. A 10 kilomètres du terme de l'étape, il possède ainsi plus de 4  minutes d'avance et revêt virtuellement le maillot jaune. La réaction énergique de Cadel Evans ne lui permettra pas de s'emparer du costume de leader de la course, mais Andy Schleck ira cueillir au sommet du col du Galibier, à 2645 mètres d'altitude, le plus beau succès de sa carrière. Cet exploit le fait entrer de plain-pied dans la légende du Tour de France. Sa carrière s'achèvera prématurément en 2014 après une rupture des ligaments croisés du genou, mais son nom figure depuis au palmarès de l'épreuve après le déclassement d'Alberto Contador pour dopage dans le Tour de France 2010.

LEOPARD - TREK sur le Tour de France 2011 :

1 victoire d'étape (Andy Schleck), 2ème au classement final (Andy Schleck), 3ème au classement final (Frank Schleck), 2ème au classement de la montagne (Andy Schleck), 2ème au classement par équipes.