jeudi 25 octobre 2018

1992 : le maillot GB-MG de Franco Chioccioli


A l'heure où certains songent déjà à une retraite sportive méritée après une carrière bien remplie, d'autres se lancent des défis susceptibles d'étoffer encore leur palmarès. C'est le cas du Transalpin Franco Chioccioli qui, après avoir brillé essentiellement sur les routes italiennes, s'engage à l'âge de 33 ans au départ de la Grande Boucle. Au départ de l'édition 1992, l'expérimenté néophyte émarge au sein d'une formation dont la star incontestée est le sprinter au look de playboy, Mario Cipollini. La discrétion du coureur originaire de Castelfranco di Sopra en Toscane dénote cependant avec son physique d'échassier au visage taillé à la serpe renvoyant à l'image du campionissimo Fausto Coppi. Aussi, dès ses débuts sur le Tour d'Italie dont il termine meilleur jeune en 1983, Franco Chioccioli est-il affublé du surnom de "il coppino", le petit Coppi. La comparaison, souvent lourde à porter, le pousse néanmoins à se surpasser, notamment en montagne où il remporte deux victoires d'étapes tout en se classant à cinq reprises parmi les dix premiers du classement final du Giro. Ceci avant la consécration de la saison 1991 : il domine alors outrageusement ses jeunes rivaux, Gianni Bugno et Claudio Chiapucci, pour remporter à Milan le tour national de son pays. Un an plus tard, sous les couleurs de l'équipe GB-MG, dirigée par Patrick Lefévère, il débute dans le Tour de France, à l'affût d'un coup d'éclat. Celui-ci viendra sur les routes du Forez, lors de la 15ème étape s'achevant à Saint-Etienne. A l'attaque dans le col de la Croix-de-Chaubouret, Chioccioli passe au sommet avec une minute d'avance sur le peloton avant de rallier l'arrivée en vainqueur, non sans avoir résisté au retour du Russe Dimitri Konyshev dans la descente. Ce succès restera sans suite, le champion toscan ne réapparaissant sur les routes de la Grande Boucle qu'en 1994 à l'occasion de sa dernière saison dans les rangs professionnels.

GB-MG sur le Tour de France 1992 :

191 Franco CHIOCCIOLI (Ita) 192 Franco BALLERINI (Ita) 193 Mario CIPOLLINI (Ita)
194 Zenon JASKULA (Pol) 195 Francis MOREAU (Fra) 196 Laurent PILLON (Fra)
197 Eros POLI (Ita) 198 Flavio VANZELLA (Ita) 199 Franco VONA (Ita)

1 victoire d'étape : Franco CHIOCCIOLI (15ème étape)
Meilleur coureur classé au général final : Franco CHIOCCIOLI (16ème)



vendredi 5 octobre 2018

2004 : le maillot COFIDIS de David Moncoutié


Au printemps 2004, secouée par les affres d'une affaire de dopage impliquant plusieurs de ses coureurs, la formation nordiste Cofidis se retire de toute compétition pendant près d'un mois. Les interrogatoires menés par les services de police, notamment celui de Philippe Gaumont, renvoient au fait qu'il ne s'agit pas d'un système organisé et que des membres de l'équipe sont parfaitement hors de soupçon. C'est le cas notamment de David Moncoutié. Passé professionnel en 1997 après avoir été repéré par Cyrille Guimard dans les rangs du GCS Blagnac, le cycliste originaire du Lot se présente comme une personnalité atypique du peloton. Répugnant à frotter, il fréquente avec assiduité l'arrière du peloton et ne s'expose que lorsque le terrain devient accidenté. Ainsi, l'a-t-on vu remporter une superbe victoire d'étape en montagne dans le critérium du Dauphiné Libéré en 1999, puis terminer le Tour de France 2002 à une méritoire 13ème place au classement final. Lorsque la Grande Boucle 2004 s'élance de Liège, les espoirs de rédemption pour Cofidis reposent sur les épaules de son grimpeur patenté. Libéré de toute pression par le succès d'étape de son coéquipier australien Stuart O'Grady en début d'épreuve, David Moncoutié  se lance dans un raid de longue haleine le 15 juillet en compagnie de Juan-Antonio Flecha et Egoï Martinez. Profitant de la rivalité des deux coureurs espagnols, il met à profit l’ascension de la côte de la Pierre Levée à 9 kilomètres de l'arrivée à Figeac pour s'envoler irrésistiblement vers la victoire et l'emporter devant son public. Il récidivera l'année suivante à Digne-les-Bains à l'occasion d'un nouveau succès conquis le jour de la fête nationale. Après une éclipse de deux années pour cause de blessures, on le verra briller sur les routes du Tour d'Espagne où, de 2008 à 2011, il remportera quatre victoires d'étapes assorties de quatre titres de meilleurs grimpeurs de l'épreuve. De quoi sans doute attiser les regrets d'une carrière qui aurait sans doute été encore plus brillante s'il n'avait pas évolué dans un milieu vicié par le dopage...

COFIDIS sur le Tour de France 2004 :

91 Stuart O'GRADY (Aus) 92 Frédéric BESSY (Fra) 93 Jimmy CASPER (Fra)
94 Christophe EDALEINE (Fra) 95 Jimmy ENGOULVENT (Fra) 96 Dmitri FOFONOV (Kaz)
97 David MONCOUTIE (Fra) 98 Janek TOMBAK (Est) 99 Peter FARAZIJN (Bel)

2 victoires d'étapes : Stuart O'GRADY (5ème étape) et David MONCOUTIE (11ème étape)
Meilleur coureur classé au général final : David MONCOUTIE (34ème)