vendredi 28 juillet 2017

2005 : le maillot QUICK-STEP de Tom Boonen


Révélé en 2002 par un podium sur Paris-Roubaix pour sa première saison professionnelle, Tom Boonen a vu son contrat racheté par le manager Patrick Lefevere. A la tête de la formation Quick-Step, ce dernier souhaite en faire le digne successeur de Johan Museeuw. Petit à petit, le jeune coureur belge gravit les échelons jusqu'à connaître l'état de grâce au printemps 2005. Il réalise alors l'exploit retentissant d'un doublé Tour des Flandres - Paris-Roubaix. Auréolé de son nouveau statut d'ogre des classiques, il prend le départ du Tour de France avec l'ambition de remporter un maximum d'étapes et de ramener à Paris le maillot vert du classement par points. Sa pointe de vitesse, déjà récompensée par deux succès sur l'édition précédente de la Grande Boucle, ne lui fait pas défaut lors du départ de l'épreuve en Vendée. Aux Essarts, terme de la 2ème étape, il domine tout le gratin du sprint mondial et devance sur la ligne Tom Hushovd et Robbie Mc Ewen. Bis repetita le lendemain sur l'avenue de Grammont à Tours où, paré du maillot vert, le leader de la Quick-Step achève de manière exemplaire le travail réalisé dans les derniers kilomètres par ses équipiers. En tête du classement par points pendant dix jours, Tom Boonen devra cependant jeter l'éponge dans la traversée des Alpes. Il s'octroiera en septembre la plus belle des revanches en devenant champion du monde sur route à Madrid. A 25 ans, l'enfant de Mol est au sommet de son art. Il reçoit le Vélo d'or mondial qui fait de lui le meilleur coureur de la saison.

QUICK-STEP sur le Tour de France 2005 :

2 victoires d'étapes (Tom Boonen), 41ème au classement final (Michael Rogers)


dimanche 23 juillet 2017

2015 : le maillot BMC de Greg Van Avermaet


Lauréat de l'édition 2011 du Tour de France grâce à l'australien Cadel Evans, le fabricant de cycles BMC n'est toujours pas parvenu, à ce jour, à renouveler l'exploit. Néanmoins, les couleurs noire et rouge de la firme suisse ont eu l'occasion de se distinguer à maintes reprises sur les routes de la Grande Boucle. C'est notamment le cas en 2015, année marquée par le succès dans le prologue d'Utrecht aux Pays-Bas du rouleur prodige Rohan Dennis et de la confirmation du talent du belge Greg Van Avermaet. Vainqueur de la classique Paris-Tours en 2011, le natif de Lokeren, à l'aube de ses 30 ans, dispose déjà d'un solide palmarès nanti, cependant, d'un nombre incalculable de places d'honneurs. Reconnaissant ses qualités, les observateurs du sport cycliste lui reprochent néanmoins un certain manque de clairvoyance à l'approche de la ligne d'arrivée. Pire, certains d'entre eux avancent un complexe d'infériorité que Van Avermaet nourrirait vis à vis de coureurs évoluant dans un registre similaire au sien comme Philippe Gilbert et Peter Sagan. Aussi, lorsque dans le final de la 13ème étape qui s'achève à Rodez, il se retrouve au coude à coude en compagnie de l'ogre slovaque, peu nombreux sont ceux qui s'avancent sur un succès du Belge. Et pourtant. Au prix d'une belle démonstration de force et de puissance, Van Avermaet s'impose au sommet de la côte de Saint-Pierre. Cette victoire va littéralement décomplexer le pensionnaire de la formation BMC. Depuis, après avoir porté le maillot jaune du Tour de France en 2016, il a remporté le titre olympique sur route à Rio et la reine des classiques, Paris-Roubaix. La série est encore en cours...

BMC sur le Tour de France 2015 :

3 victoires d'étapes (Rohan Dennis, contre-la-montre par équipes, Greg Van Avermaet), 12ème au classement final (Samuel Sanchez)

(photo Sirotti)

jeudi 20 juillet 2017

1993 : le maillot CHAZAL d'Eric Caritoux


Jeune retraité des pelotons après une carrière professionnelle discrète chez RMO et Fagor, Vincent Lavenu lance, en 1992, un nouveau groupe sportif. Soutenue par Chazal, charcutier-traiteur basé à Chambéry, la jeune équipe cycliste arbore de voyantes couleurs rose et jaune. Pour ce qui est de l'effectif, les faibles moyens financiers engagés dans l'aventure ne permettent pas de faire des folies. A quelques étrangers inconnus mais qui connaîtront par la suite une belle carrière comme le sprinter estonien Jaan Kirsipuu, Lavenu adjoint des jeunes français prometteurs et quelques vieilles gloires du peloton français. C'est la cas d'Eric Caritoux. Ancien vainqueur du Tour d'Espagne et double champion de France, le coureur de Carpentras s'impose comme le leader naturel de la formation. Grimpeur talentueux, il prend part, en 1993, pour la 11ème fois au Tour de France, après que sa formation eu obtenu une invitation inespérée de la part des organisateurs. Là, le miracle n'aura cependant pas lieu. A 33 ans, son expérience ne suffira pas pour recueillir les lauriers espérés par son directeur sportif. Régulier tout au long de la course, mais constamment relégué au second rang en montagne, il rejoindra Paris dans l'anonymat. Un an plus tard, il reviendra sur la Grande Boucle avant de prendre une retraite méritée consacrée désormais à son exploitation viticole située au pied du Mont Ventoux.

CHAZAL sur le Tour de France 1993 :

37ème au classement final (Eric Caritoux)

(photo E. Houdas)

lundi 17 juillet 2017

2007 : le maillot FRANÇAISE DES JEUX de Sandy Casar


En 2007, le Tour de France se déroule dans une atmosphère délétère. L'épreuve est marquée par les affaires de dopage sanguin d'Alexandre Vinokourov et par les mensonges de Michael Rasmussen qui, alors qu'il porte le maillot jaune, est poussé vers la porte de sortie par les dirigeants de sa propre équipe. On en oublierait presque de saluer les performances sportives de quelques concurrents méritants. Parmi ces derniers se distingue Sandy Casar, le taciturne leader de la formation française dont le maillot est marqué du célèbre trèfle à quatre feuilles de la loterie nationale. Parangon de la lutte anti-dopage, le natif de Mantes-la-Jolie s'est illustré, par le passé, par des performances de haut-niveau acquises dans un contexte pour le moins sulfureux : ainsi, en 2002, pour ses débuts professionnels, monte-t-il sur la seconde marche du podium de Paris-Nice avant, quatre ans plus tard, de se hisser à la 6ème place au classement final du Tour d'Italie. Ayant fait le choix volontaire de jouer les étapes sur la Grande Boucle, Sandy Casar, à la veille de la 18ème étape qui conduit les coureurs de Cahors à Angoulême, en est rendu à collectionner les secondes places. La réussite semble le fuir. Et pourtant, son destin va basculer ce vendredi 27 juillet. Ayant pris place dans une échappée fleuve aux côtés de Laurent Lefèvre, Axel Merckx et Michael Boogerd, il est renversé par un chien traversant la route. Marqué dans son corps, Casar trouve dans cet incident une source de motivation supplémentaire. Dans le final, il répond à toutes les attaques de ses concurrents avant de s'imposer largement au sprint en lançant en l'air un poing rageur. Cette victoire, qui s'est longtemps fait attendre, sera suivie de deux autres sur les éditions 2009 et 2010 de la Grande Boucle.

LA FRANCAISE DES JEUX sur le Tour de France 2007 :

1 victoire d'étape (Sandy Casar), 64ème au classement final (Thomas Lövkvist)


jeudi 13 juillet 2017

1987 : le maillot SUPERCONFEX de Rolf Gölz


Au sortir d'une carrière qui l'aura vu briller sur les grandes classiques, Jan Raas prend les rênes d'une nouvelle structure sportive, soutenue par Kwantum, qui va très vite s'imposer comme la grande rivale de la formation Panasonic dirigée par Peter Post. En 1987, Superconfex, chaîne de grands magasins spécialisés dans le prêt-à-porter, s'engage comme sponsor principal de l'équipe néerlandaise dont le maillot à dominante verte va connaître ses heures de gloire sur les routes du Tour de France. Après la victoire du rouleur Jelle Nijdam dans le prologue disputé dans les rues de Berlin, le baroudeur Nico Verhoeven et le sprinter Jean-Paul Van Poppel gravissent à leur tour les podiums d'arrivée. La dynamique rejaillit sur l'ensemble du groupe qui connaît en ce mois de juillet une réussite incroyable, au grand dam de leurs adversaires. Ainsi, lors de la 15ème étape disputée entre Tarbes et Blagnac, le Français Roland Leclerc et l'Irlandais Martin Earley voient-ils revenir à leur hauteur l'Allemand Rolf Gölz au sommet de la côte de Puydarrieux. Nanti d'une solide réputation lié à son titre de vice-champion olympique de poursuite à Los Angeles, le coureur originaire du Bade-Wurtemberg ne fait pas offense à la confiance de ses coéquipiers qui cadenassent la course à l'arrière. La chaleur est étouffante et les fuyards disposent bientôt d'une avance de près de vingt minutes. A 50 kilomètres de l'arrivée, l'orage éclate, transformant la route, sur certains secteurs, en véritable torrent. Dans des conditions apocalyptiques, Rolf Gölz, à peine âgé de 25 ans, s'en va conquérir l'un des plus beaux succès de sa jeune carrière en ajustant au sprint ses deux compagnons d'échappée. Son palmarès s'enrichira bientôt d'autres grandes victoires comme la Flèche Wallonne ou Paris-Bruxelles.

SUPERCONFEX sur le Tour de France 1987 :

5 victoires d'étapes (Jelle Nijdam, Nico Verhoeven, Jean-Paul Van Poppel, Rolf Gölz), 49ème au classement final (Rolf Gölz), 1er au classement par points (Jean-Paul Van Poppel)


vendredi 7 juillet 2017

1994 : le maillot GAN de Chris Boardman


En 1994, l'américain Greg Lemond, triple vainqueur du Tour de France, connaît son chant du cygne. Son directeur sportif Roger Legeay, conscient des limites de son leader, fait le pari de lancer sur la Grande Boucle un néo-pro âgé de 26 ans : le britannique Chris Boardman. L'homme des quartiers populaires de Liverpool fait figure d'énigme pour les suiveurs au regard de son parcours atypique : issu de la piste, il est devenu champion olympique de poursuite à Barcelone avant de s'octroyer la marque prestigieuse du record de l'heure. Cependant, sur le parcours du prologue tracé dans les rues de Lille, le pensionnaire de l'équipe Gan va réaliser un authentique exploit. En seulement 7 kilomètres, à la moyenne exceptionnelle de 55,152 km/h, Chris Boardman affole tous les chronomètres. Son dauphin, Miguel Indurain, pourtant présenté comme le meilleur rouleur du monde, doit lui concéder 15 secondes ! Alors que, sur le podium, le coureur britannique s'en va revêtir le premier maillot jaune de sa carrière, on s'extasie sur le vélo de chrono spécialement conçu par la firme Lotus qui a servi de monture au nouveau leader de la course. On en oublierait presque les qualités intrinsèques d'un athlète qui triplera la mise sur cette spécialité en 1997 et 1998, avant de tirer sa révérence en 2000 nanti d'un palmarès honorable où figure des épreuves comme le Critérium International, le Grand Prix des Nations ou le Grand Prix Eddy Merckx.

GAN sur le Tour de France 1994 :

2 victoires d'étapes (Chris Boardman, Eddy Seigneur), 51ème au classement final (Eddy Seigneur)

(photo G. Watson)