samedi 29 avril 2017

2001 : le maillot LOTTO de Serge Baguet


La loterie nationale belge est l'un des plus anciens sponsors présents dans le peloton professionnel : depuis 1985, la formation d'outre-Quiévrain a vu passer dans ses rangs des grands noms tels que Claude Criquielion, Johan Museeuw, Jacky Durand, Cadel Evans ou Philippe Gilbert. Bien souvent, sur les routes du Tour de France, ses coureurs se sont imposés à l'occasion de chevauchées au long cours, dont ils se sont fait une véritable spécialité. L'édition 2001 de la Grande Boucle ne déroge pas aux bonnes habitudes prises par les hommes au maillot rouge. Ainsi, deux jours après la victoire de son leader Rik Verbrugghe à Lavaur, le Wallon Serge Baguet, âgé de 32 ans, prend-t-il place dans une échappée à trois sur la route de Montluçon. Ses adversaires du jour, l'Italien Lelli et le Danois Pil, sont également des coureurs expérimentés et les protagonistes du jour jouent avec le feu en fin de course alors que le peloton est sur leurs basques. Une dizaine de secondes suffiront cependant au bonheur de Baguet qui coupe la ligne en vainqueur. L'occasion est alors donnée aux suiveurs de célébrer le parcours atypique d'un homme redescendu dans les rangs amateurs après un premier passage dans les rangs professionnels. Ayant exercé pendant deux ans le métier de couvreur, il se couvre de gloire ce jeudi 26 juillet pour ce qui sera le plus grand succès de sa carrière. Terrassé par un cancer, Sergue Baguet est décédé le 9 février 2017.

LOTTO sur le Tour de France 2001 :

2 victoires d'étape (Rik Verbrugghe, Serge Baguet), 27ème place au classement final (Mario Aerts)



mercredi 26 avril 2017

1986 : le maillot PANASONIC de Johan Van der Velde


Émanation de la puissante formation Raleigh, l'équipe Panasonic, fondée en 1984, compte dans ses rangs de redoutables chasseurs de classiques (Planckaert, Vanderaerden) ainsi que des candidats potentiels à la victoire finale dans le Tour de France (Anderson, Millar, Winnen). A la veille du départ de la Grande Boucle 1986, les ambitions de la formation batave sont forcément élevées. L'emblématique manager Peter Post compte sur les premiers jours de compétition pour décrocher le maillot jaune. Alors que l'on attend le sprinter belge Eric Vanderaerden, omniprésent sur les sprints intermédiaires, c'est finalement le longiligne hollandais Johan Van der Velde qui sort de sa boîte. Durant la 5ème étape disputée entre Evreux et Villers-sur-Mer, l'ancien vainqueur du critérium du Dauphiné Libéré, déjà crédité d'un podium sur le Tour de France en 1982, s'isole à l'avant en compagnie du jeune Français Joël Pélier. Ce dernier attendrait volontiers un partage des lauriers de la journée, mais Van der Velde, déjà assuré de prendre le maillot jaune, est intraitable. Sur la ligne, il l'emporte sans difficulté, incarnant en ce mardi 8 juillet le froid réalisme de l'école néerlandaise de cyclisme des années 80...

PANASONIC sur le Tour de France 1986 :

2 victoires d'étape (Johan Van der Velde, Eddy Planckaert), 39ème place au classement final (Phil Anderson), 1er au classement par points (Eric Vanderaerden).



dimanche 23 avril 2017

1989 : le maillot PDM de Raul Alcala


Formation née en 1986 autour du vétéran Gerrie Knetemann et de quelques transfuges de la puissante équipe Panasonic de Peter Post, PDM devient, en quelques saisons, l'une des grosses pointures du peloton. Ayant échoué à relancer la carrière de Greg Lemond, le sponsor néerlandais parvient néanmoins à marquer les esprits lors du Tour de France 1988 en conduisant, sur la deuxième marche du podium, Steven Rooks, ancien vainqueur de la classique Liège-Bastogne-Liège. Un an plus tard, les ambitions d'un bon classement général sont assorties de la volonté de remporter un maximum de victoires d'étapes. Alors qu'on attend volontiers l'Irlandais Sean Kelly, la surprise va venir du coureur le plus exotique de l'équipe. Sur le circuit automobile de Spa Francorchamps, terme de la 3ème étape, le Mexicain Raul Alcala, meilleur jeune du Tour de France en 1987, se mue en finisseur en échappant dans les derniers kilomètres à ses compagnons d'échappée. La suite de la compétition le verra à son avantage, notamment en montagne, et il accrochera, au final, un bel accessit au classement final avec une 8ème place. Retiré des pelotons à la fin de la saison 1994, il réalisera en 2010 un incroyable come-back en devenant, à 46 ans, champion du Mexique du contre-la-montre.

PDM sur le Tour de France 1989 :

3 victoires d'étape (Raul Alcala, Steven Rooks, Gert-Jan Theunisse), 4ème place au classement final (Gert-Jan Theunisse), 1er au classement par points (Sean Kelly), 1er au classement du meilleur grimpeur (Gert-Jan Theunisse), 1er au classement par équipes.





samedi 22 avril 2017

2005 : le maillot DISCOVERY CHANNEL de George Hincapie


Discovery Channel, une chaîne de télévision américaine, fait son entrée dans le peloton professionnel par la grande porte en reprenant, clés en main, l'effectif de la toute puissante formation US Postal qui régente la Grande Boucle depuis six saisons. Le retour sur investissement ne tarde pas à se matérialiser sous la forme d'une 7ème et historique victoire au classement final pour son leader texan, Lance Armstrong. Le temps qui passe et les soupçons avérés de dopage apprendront au public à relativiser l'exploit, tout comme celui de ses coéquipiers. Ainsi, lors de la 15ème étape qui entraîne la course à l'assaut des sommets pyrénéens, voit-on le solide Américain George Hincapie, 2ème de la classique pavée Paris-Roubaix au printemps, se jouer de ses 13 compagnons d'échappée pour s'imposer, à la grande surprise des suiveurs, au sommet de Saint-Lary-Soulan. Lors de la dernière ascension, le vainqueur du jour profitera, sans ménagement, de sa position d'équipier du leader de la course pour abuser du travail d'Oscar Pereiro, finalement second sur la ligne d'arrivée. Le coureur espagnol aura sa revanche à retardement en devenant, en juillet 2006, le surprenant vainqueur de l'édition suivante du Tour de France...

DISCOVERY CHANNEL sur le Tour de France 2005 :

4 victoires d'étape (CLM par équipes, George Hincapie, Paolo Savoldelli, Lance Armstrong), 1er au classement final (Lance Armstrong), 1er au classement du meilleur jeune (Yaroslav Popovych)



mercredi 19 avril 2017

1988 : le maillot FAGOR de Sean Yates


Présente dans les pelotons depuis 1985, la marque d'électroménager a cassé sa tirelire afin d'attirer dans ses rangs l'irlandais Stephen Roche, auteur d'un triplé historique Giro-Tour-Mondial la saison précédente. Là, le sponsor doit rapidement déchanter à la suite d'une blessure au genou de son leader qui doit déclarer forfait pour le Tour de France 1988. Sans chef de file, les coureurs de l'équipe française vont évoluer sans complexe et décrocher deux succès d'étape. A la victoire du danois Johnny Weltz au sommet du Puy-de-Dôme viendra s'ajouter celle, plus surprenante, du britannique Sean Yates dans le long contre-la-montre de 52 kilomètres s'achevant à Wasquehal. Parti en début de journée et bénéficiant d'un vent favorable, le solide rouleur, âgé de 28 ans, s'en va cueillir un succès de prestige au nez et à la barbe des favoris comme Charly Mottet, Jean-François Bernard ou Jelle Nijdam qui s'empare néanmoins du maillot de leader. Quelques années plus tard, en 1994, Yates s’offrira, à son tour, quelques jours en jaune.

FAGOR sur le Tour de France 1988 :

2 victoires d'étape (Sean Yates, Johnny Weltz), 39ème place au classement final (Jean-Claude Bagot)

(photo Cor Vos)


mardi 18 avril 2017

1994 : le maillot ONCE de Laurent Jalabert


Déjà lauréat d'une étape en 1992 au pied de l'Atomium de Bruxelles, le jeune Français Laurent Jalabert, âgé de 25 ans, se présente au départ de l'édition 1994 du Tour de France avec l'objectif de rééditer la même performance. L'ambition du sociétaire de la formation espagnole aux couleurs de la loterie nationale des aveugles se borne, pour le moment, à participer aux sprints massifs et à concourir pour le maillot vert du classement par points qu'il a déjà ramené à Paris. Là, le destin va en décider autrement : dans la ligne droite d'Armentières, terme de la 1ère étape, une chute violente se produit dans les derniers hectomètres. Un policier, trop avancé sur la chaussée, heurte de plein fouet le champion de Belgique Wilfried Nelissen qui entraîne dans sa spectaculaire cabriole ses proches poursuivants. Le visage tuméfié et le maillot maculé de sang, Jalabert gît, hagard, sur le bitume. Il sera relevé avec une fracture de la mâchoire et devra quitter la course. De cette terrible épreuve, naîtra une volonté décuplée de victoires : il terminera la saison en obtenant 7 succès sur la Vuelta...

ONCE sur le Tour de France 1994 :

8ème place au classement final (Alex Zülle)



1991 : le maillot MOTOROLA de Phil Anderson


Firme américaine spécialisée dans l'électronique et la télécommunication, MOTOROLA s'investit dans le sponsoring cycliste à partir de 1991. L'équipe comprend dans ses rangs bon nombre de coureurs nord-américains comme Andy Hampsten, vainqueur du Tour d'Italie en 1988, ou Steve Bauer, ancien maillot jaune du Tour de France en 1990. L'australien Phil Anderson, 33 ans, fait partie des recrues qui vont permettre au sponsor de faire briller ses couleurs rouge et bleu sur les routes du Tour de France. Auréolé d'un excellent début de saison qui a marqué sa renaissance au plus haut niveau, le kangourou prend part à une échappée qui se développe dans le final de la 10ème étape qui relie Rennes à Quimper. Avec une science consumée de la course, l'ancien rival de Bernard Hinault dans la Grande Boucle 1982 joue, dans les derniers kilomètres, avec les nerfs de ses adversaires, Holm, Dernies et Emonds, alors que le peloton est sur leurs talons, pointé à une vingtaine de secondes. Sur la ligne, Phil Anderson fait finalement parler sa pointe de vitesse, remportant ainsi sa deuxième victoire sur le Tour de France après son succès de Nancy en 1982.

MOTOROLA sur le Tour de France 1991 :

1 victoire d'étape (Phil Anderson), 8ème place au classement final (Andy Hampsten)

(photo H. Besson)