samedi 27 janvier 2018

2013 : le maillot ARGOS-SHIMANO de Marcel Kittel


La légende du Tour de France se nourrit tout à la fois des envolées des grimpeurs et des déboulés des sprinteurs. Dans cette dernière catégorie, se classe en bonne position l'Allemand Marcel Kittel. Né au printemps 1988, l'athlète originaire de Arnstadt impressionne d'abord par sa carrure : avec une taille de 1,89 mètres pour 86 kilos, c'est l'un des physiques les plus imposants du peloton actuel. La puissance développée dans l'exercice chronométré lors de ses jeunes années lui vaut naturellement de devenir rapidement l'un des as de l'emballage final. En 2011, alors néo-professionnel, il réalise la performance remarquable de remporter quatre des cinq étapes des Quatre Jours de Dunkerque. Quelques mois plus tard, il s'en va cueillir un bouquet mérité sur la Vuelta pour sa première participation à un grand tour. Ses débuts sont donc attendus avec impatience sur le Tour de France. Là, en juillet 2012, il doit quitter la course précocement, victime de troubles digestifs. Un an plus tard, c'est avec un esprit revanchard qu'il s'aligne au départ de la Grande Boucle, sachant que la première étape disputée en ligne lui offre l'opportunité de doubler victoire et maillot jaune. Dans la dernière ligne droite à Bastia, Marcel Kittel, qui arbore la tunique blanche de la formation néerlandaise Argos, se joue de ses adversaires avec une facilité déconcertante. A 25 ans, il inaugure de la meilleure façon son palmarès sur la plus grande épreuve cycliste du monde. Les esprits chagrins relèvent cependant que Greipel et Cavendish, deux caïds du sprint mondial, ont été éliminés sur une chute intervenue dans les derniers kilomètres. Kittel leur apportera la meilleure des réponses quelques jours plus tard à Saint-Malo en alignant dans l'ordre ces deux adversaires pré-cités. Depuis, malgré une année blanche en 2015 causée par un virus, le blond Marcel, dont les positions contre le dopage sont tranchées, a aligné 14 succès d'étapes sur la Grande Boucle. Série toujours en cours...

ARGOS-SHIMANO sur le Tour de France 2013 :

191 John DEGENKOLB (All) 192 Roy CURVERS (P-B) 193 Koen DE KORT (P-B)
194 Tom DUMOULIN (P-B) 195 Johannes FROHLINGER (All) 196 Simon GESCHKE (All)
197 Marcel KITTEL (All) 198 Albert TIMMER (P-B) 199 Tom VEELERS (P-B)

4 victoires d'étapes : Marcel KITTEL (1ère, 10ème, 12ème et 21ème étapes)
Meilleur coureur classé général final : Tom DUMOULIN (41ème)



vendredi 12 janvier 2018

1984 : le maillot PEUGEOT-MICHELIN de Robert Millar


Parmi les grimpeurs qui ont marqué l'histoire du Tour de France, il en est un dont le profil atypique a régulièrement suscité la curiosité des suiveurs. Sous le célèbre maillot à damier blanc et noir de la formation Peugeot, l'écossais Robert Millar est entré en catimini dans le peloton professionnel en 1980. Son extrême discrétion et son caractère individualiste ne lui permettent pas tout de suite de s'imposer dans une équipe où brillent deux autres anglophones, l'australien Phil Anderson et l'irlandais Stephen Roche. Il doit attendre 1983 pour participer enfin à la Grande Boucle, décrochant au passage un beau succès d'étape dans les Pyrénées au nez et à la barbe des grimpeurs colombiens. L'année suivante, mis en confiance par Roger Legeay qui vient de prendre ses fonctions de directeur sportif, le coureur au profil de musaraigne va se muer en véritable leader. Lors de la 11ème étape disputée entre Pau et la station de Guzet-Neige, il prend une part active à une offensive qui a pris forme dans le col du Portet d'Aspet. Au pied de la dernière ascension, il n'a plus que trois concurrents à distancer, à savoir Bernaudeau, Didier et Veldscholten. Dans les plus forts pourcentages, Robert Millar s'envole irrésistiblement. Sortis en contre du peloton, le colombien Luis Herrera et l'espagnol Pedro Delgado ne pourront pas venir lui concéder une victoire remarquable, annonciatrice d'une Grande Boucle de haute volée le voyant échouer de peu au pied du podium final avec le maillot à pois de meilleur grimpeur sur les épaules. Enfin reconnu par ses pairs, le champion écossais verra sa valeur marchande augmenter jusqu'à signer un contrat juteux pour la prestigieuses formation Panasonic de Peter Post. Nanti de deux secondes places au Tour d'Espagne puis au Tour d'Italie, il préférera cependant mettre ses ambitions personnelles entre parenthèses et servir loyalement des leaders tels que Stephen Roche et Greg Lemond. Disparu des radars depuis la fin de sa carrière cycliste en 1995 à l'âge de 37 ans, Robert Millar est réapparu en 2017 de façon surprenante dans les médias sous l'identité de Philippa York.

PEUGEOT-MICHELIN sur le Tour de France 1984 :

61 Pascal SIMON (Fra) 62 Jacques BOSSIS (Fra) 63 Bernard BOURREAU (Fra)
64 Frédéric BRUN (Fra) 65 Francis CASTAING (Fra) 66 Dominique GARDE (Fra)
67 Hubert LINARD (Fra) 68 Robert MILLAR (Gbr) 69 Alan PEIPER (Aus)
70 Sean YATES (Gbr)

1 victoire d'étape : Robert MILLAR (11ème étape)
Meilleur coureur classé général final : Robert MILLAR (4ème)
Classement de la Montagne : Robert MILLAR (Vainqueur)


lundi 1 janvier 2018

2001 : le maillot KELME-COSTA BLANCA de Félix Cardenas


A l'aube de la saison 2001, le fabricant de chaussures Kelme entame sa 24ème année de présence au sein du peloton cycliste professionnel. De fait, le maillot à dominantes verte et bleue s'est montré régulièrement à son avantage sur les routes du Tour de France et le sera encore lors de l'édition de la Grande Boucle prenant son envol de la ville de Dunkerque. Si la grande messe de juillet révèle au grand public le talent d'un jeune espagnol au visage poupin, Oscar Sevilla, elle met également sur le devant de la scène un coureur colombien évoluant d'ordinaire dans l'ombre de son compatriote Santiago Botero. Âgé de 28 ans, passé professionnel sur le tard, Félix Cardenas a déjà montré de réels talents de grimpeur sur les routes du Tour d'Espagne. Néophyte sur le Tour de France, il ne va néanmoins pas laisser s'échapper l'occasion qui se présente à lui lors de la 12ème étape disputée entre Perpignan et Ax-les-Thermes. Derrière l'Italien Paolo Bettini, qui s'est isolé en tête à la faveur des premiers cols pyrénéens, il part en contre en compagnie du Basque David Extebarria. Les deux hommes unissent leurs efforts jusqu'à faire la jonction avant les premières rampes de l'ultime montée du jour qui conduit les coureurs au sommet du plateau de Bonascre. Cardenas se retrouve bientôt en tête à tête avec Extebarria qui a pour lui l'expérience de deux succès d'étapes dans la Grande Boucle. Pourtant, alors que le pronostic se joue pas en sa faveur, "el gato" se dresse sur les pédales à 6 kilomètres de l'arrivée et distance irrémédiablement son adversaire. Commence alors pour lui un véritable contre-la-montre en côte car, à l'arrière, l'Américain Lance Armstrong s'est lancé à ses trousses. Au sommet, une dizaine de secondes suffise au bonheur du grimpeur colombien. En ce vendredi 20 juillet, il s'en va goûter aux joies du podium au côté du maillot jaune François Simon. Il faudra néanmoins attendre six ans avant de le revoir sur les routes du Tour de France. Devenu un coureur discret, il regagnera la Colombie en 2010 pour y remporter par deux fois son tour national, et ceci à près de 40 ans...

KELME-COSTA BLANCA sur le Tour de France 2001 :

151 Santiago BOTERO (Col) 152 Félix CARDENAS (Col) 153 Laurent DESBIENS (Fra)
154 Aitor GONZALEZ (Esp) 155 Jose-Enrique GUTIERREZ (Esp)
156 Javier PASCUAL LLIORENTE (Esp) 157 Oscar SEVILLA (Esp) 158 Antonio TAULER (Esp)
159 José-Angel VIDAL (Esp)

1 victoire d'étape : Félix CARDENAS (12ème étape)
Meilleur coureur classé général final : Oscar SEVILLA (7ème)
Classement du meilleur jeune : Oscar SEVILLA (1er)
Classement par équipes : KELME-COSTA BLANCA (1ère)