vendredi 23 février 2018

2003 : le maillot ONCE-EROSKI de Joseba Beloki


Libérée de ses leaders historiques, Alex Zülle et Laurent Jalabert, la formation espagnole ONCE tente, au début des années 2000, de conserver un rôle prépondérant dans les grandes courses par étapes. Pour ce faire, elle engage le basque Joseba Beloki qui, sous les couleurs de Festina, a réussi à se hisser sur le podium du Tour de France, tout en montrant de réelles qualités d'escaladeur. Sous la férule de Manolo Saiz, la progression du coureur originaire de Lazkao semble linéaire : de nouveau troisième du Tour de France en 2001, il se hisse au second rang un an plus tard. A l'aube de l'édition 2003 de la Grande Boucle, Beloki s'annonce, au même titre que Jan Ullrich, comme le principal rival de Lance Armstrong, en quête d'un cinquième succès historique. Le premier rendez-vous d'importance, sur les pentes de l'Alpe d'Huez, confirme ses ambitions, tout en soulignant les limites de son adversaire texan. Mis en confiance par un contexte de course qui lui semble favorable, Joseba Beloki attaque à plusieurs reprises dans le final de la 9ème étape qui conduit le peloton de Bourg d'Oisans à Gap. Dans la côte de Sainte-Appolinaire, puis dans celle de la Rochette, son coup de pédale épate les suiveurs. Se sentant impérial, il entame la descente du dernier col de la journée à vive allure. Dans sa roue, Lance Armstrong tente de garder le contact sur une chaussée rendue dangereuse par l'intense chaleur qui fait fondre le goudron. Soudain, dans un virage en devers, Beloki perd le contrôle de sa bicyclette et bascule lourdement vers l'avant. Si l'Américain s'en sort sans aucun dommage grâce à un véritable réflexe qui le conduit à passer à travers champ, le champion basque demeure, quant à lui, à terre hurlant de douleur. On le relèvera avec de multiples fractures au fémur, au coude et au poignet. Cette chute mettra fin définitivement à ses espoirs de succès dans le Tour de France. Il ne retrouvera plus par la suite son niveau de l'année 2003 et sera même contraint de mettre fin à sa carrière, rattrapé par les scandales de dopage liés à l'affaire Puerto...

ONCE-EROSKI sur le Tour de France 2003 :

11 Joseba BELOKI 12 René ANDRLE (Tch) 13 Jose AZEVEDO (Por)
14 Alvaro GONZALEZ de GALDEANO (Esp) 15 Jorg JAKSCHE (All) 16 Isidro NOZAL (Esp)
17 Mikel PRADERA (Esp) 18 Marcos SERRANO (Esp) 19 Angel VICIOSO (Esp)

Aucune victoire d'étape. 
Meilleur coureur classé général final : Jorg JAKSCHE (17ème) 



samedi 17 février 2018

1989 : le maillot DOMEX-WEINMANN de Beat Breu


Associée à l'équipementier Weinmann, la firme Domex, spécialisée dans les produits d'hygiène, monte en 1989 un ambitieux projet confié à l'ancien champion belge Walter Godefroot. Pour les classiques, le néerlandais Adrie Van Der Poel est désigné comme leader de la formation, place qu'il se charge de céder sur les grands tours à un revenant, le suisse Beat Breu. Révélation du Tour de France 1982 durant lequel il remporte deux étapes de prestige au Plat d'Adet et à l'Alpe d'Huez, le petit grimpeur de Saint-Gall s'est depuis un peu perdu dans les méandres d'une carrière que les observateurs jugeaient prometteuse eu égard, notamment, de ses succès précoces dans le Championnat de Zurich et dans le Tour de Suisse. A bientôt 32 ans, l'ancien facteur semble vouloir reprendre son destin en main, et ceci à domicile. En juin, il domine largement son tour national, s'imposant en particulier dans un contre-la-montre en côte, avant de triompher de la concurrence au sein de laquelle émerge un certain Miguel Indurain. Avant de prendre le départ de la Grande Boucle au Luxembourg, tous les voyants semblent au vert pour la "puce" de Saint-Gall. Et pourtant, Beat Breu traversera le Tour de France dans l'anonymat, ne parvenant pas à s'immiscer dans la lutte opposant les meilleurs grimpeurs. Coureur inconstant, son entrain le conduira bientôt à quitter le monde du cyclisme professionnel pour embrasser la carrière d'un clown ! Et comme pour affirmer son caractère fantasque, on le verra, en 2007, faire son grand retour à la compétition en participant, à l'âge de 50 ans, à une épreuve de Six Jours...

DOMEX-WEINMANN sur le Tour de France 1989 :

191 Adrie VAN DER POEL (P-B) 192 Alfred ACHERMANN (Sui) 193 Carlo BOMANS (Bel)
194 Beat BREU (Sui) 195 Michel DERNIES (Bel) 196 Marteen DUCROT (P-B)
197 Jan GOESSENS (Bel) 198 Patrick ROBEET (Bel) 199 Thomas WEGMMULLER (Sui)

Aucune victoire d'étape. 
Meilleur coureur classé général final : Beat BREU (21ème)



samedi 3 février 2018

2005 : le maillot ILLES BALEARS d'Alejandro Valverde


A bientôt 38 ans, Alejandro Valverde demeure toujours à l'heure actuelle la référence du peloton espagnol. Son palmarès, fort de plus d'une centaine de victoires, compte en particulier un Tour d'Espagne, quatre Liège-Bastogne-Liège et cinq Flèche Wallonne, autant de succès témoignant de sa capacité à briller aussi bien sur les courses par étapes que sur les épreuves d'un jour. On a peine aujourd'hui à se souvenir du coureur au visage juvénile qui fit ses débuts sur le Tour de France en 2005. Et pourtant, lors de cette édition, il allait marquer la course d'un authentique exploit. Lors de la 10ème étape qui relie Grenoble à Courchevel, les suiveurs s'attendent à ce que la formation américaine Discovery Channel réalise la grande lessive au profit de son leader Lance Armstrong. Et, sans surprise, c'est ce qu'il advient lors de l'ultime ascension. Hincapie, Rubiera et Popovych entrent tour à tour en action pour faire exploser le peloton. Déjà, des noms prestigieux grossissent la liste des battus du jour : aux Menchov, Heras, Moreau, Evans, s'ajoutent bientôt ceux de Klöden, Ullrich et enfin Basso. Ils ne sont bientôt plus que trois à suivre l'allure dans le sillage de l'ogre texan. Et parmi eux, deux coureurs de la formation Illes Balears dirigée par José-Miguel Echevarri. Si Francisco Mancebo, dans son style si caractéristique, semble à la limite de la rupture, son jeune coéquipier Alejandro Valverde brille, quant à lui, par son coup de pédale d'une grande souplesse. D'ailleurs, dans le dernier kilomètre de l'étape, il est le seul à pouvoir répondre au démarrage d'Armstrong. Patiemment, il reste dans sa roue avant de le déborder irrésistiblement en vue de l'arrivée. A 25 ans, "el imbatido" coupe la ligne en vainqueur, son visage fendu par un large sourire. C'est le début d'une belle histoire avec la Grande Boucle qui le verra porter le maillot jaune pendant deux jours (2008), remporter trois autres étapes et surtout accéder au podium final à Paris (2015) avec une troisième place récompensant sa régularité...

ILLES BALEARS sur le Tour de France 2005 :

31 Francisco MANCEBO (Esp) 32 José-Luis ARRIETA (Esp) 33 David ARROYO (Esp)
34 Daniel BECKE (All) 35 Isaac GALVEZ (Esp) 36 José-Vicente GARCIA ACOSTA (Esp)
37 Wladimir KARPETS (Rus) 38 Alejandro VALVERDE (Esp) 39 Xabier ZANDIO (Esp)

1 victoire d'étape : Alejandro VALVERDE (10ème étape)
Meilleur coureur classé général final : Francisco MANCEBO (4ème)