vendredi 7 décembre 2018

2011 : le maillot de champion du monde GARMIN de Thor Hushovd


Révélé à l'âge de 20 ans par une victoire sur le Paris-Roubaix espoirs en 1998, le Norvégien Thor Hushovd accède au rang de l'élite l'année suivante dans la formation française parrainée par le Crédit Agricole. Le protégé de l'ancien professionnel Alte Kvalsvoll se distingue rapidement par ses qualités athlétiques en remportant une étape sur les routes du Tour de France en 2002, 15 ans après la victoire de son compatriote Dag-Otto Lauritzen. Deux ans plus tard, il récidive, tout en portant le maillot jaune le temps d'une journée. Son histoire d'amour avec la Grande Boucle se poursuit lors des éditions suivantes qui le voient notamment remporter à deux reprises le classement par points (2005 et 2009) et rapporter le maillot vert sur les Champs Elysées. L'apothéose du coureur originaire de Grimstad se situe à l'automne 2010 quand il remporte le titre mondial sur le circuit de Geelong en Australie. C'est revêtu du maillot arc-en-ciel siglé à la marque de la formation américaine Garmin qu'il prend part au Tour de France 2011. Solide rouleur, Hushovd contribue au succès collectif de sa formation lors du contre-la-montre par équipes disputé en Vendée. Sur le podium, en plus du bouquet du vainqueur, il reçoit l'honneur de revêtir une nouvelle fois le maillot jaune. Il le conservera sept jours avant de le céder sur les routes du Massif Central au Français Thomas Voeckler. Se montrant combatif et opportuniste, le champion du monde en titre s'imposera également à deux reprises en baroudeur à Lourdes et à Gap sur des parcours relativement accidentés, faisant ainsi de cette édition du Tour de France la plus accomplie à titre personnel. Là, une mononucléose tenace allait gâcher sa fin de carrière à partir de 2012. Deux ans plus tard, sans regrets, il tirait la conclusion d'une carrière marquée également par un succès dans la classique Gand-Wevelgem (2006). Tout juste, pourra-t'on souligner que, malgré ses efforts, il ne parvint jamais à s'imposer chez les "pros" sur le vélodrome de Roubaix.

GARMIN sur le Tour de France 2011 :

51 Thor HUSHOVD (Nor) 52 Tom DANIELSON (Usa) 53 Julian DEAN (Nzl)
54 Tyler FARRAR (Usa) 55 Ryder HESJEDAL (Can) 56 David MILLAR (Gbr)
57 Ramunas NAVARDAUSKAS (Lit) 58 Christian VANDEVELDE (Usa)
59 David ZABRISKIE (Usa)

4 victoires d'étapes : CLM par équipes (2ème étape), Tyler FARRAR (3ème étape), Thor HUSHOVD (13ème et 16ème étapes)
Meilleur coureur classé au général final : Tom Danielson (8ème)
Lauréat du classement par équipes


vendredi 9 novembre 2018

2002 : le maillot TACCONI SPORT de Dario Frigo


Le 13 juillet 2005, avant le départ de la 11ème étape du Tour de France, les suiveurs apprennent l'interpellation par la police du coureur italien Dario Frigo. La veille, son épouse a été arrêtée en marge de la course en possession de doses d'EPO. L'événement sonne définitivement le glas de la carrière controversée du natif de Saronno en Lombardie qui, malheureusement, n'en était pas à son coup d'essai... En 2001, année qui le voit éclater au plus haut niveau avec des succès sur Paris-Nice et le Tour de Romandie, il est exclu du Tour d'Italie à quelques jours de l'arrivée lorsque sont retrouvés des produits dopants dans sa chambre d'hôtel à l'occasion d'une perquisition. Licencié par l'équipe Fassa Bortolo, il rebondit cependant l'année suivante sous les couleurs bleu et grenat de la formation Tacconi Sport. Aligné au départ de la Grande Boucle après un nouveau succès au classement final du Tour de Romandie, il envisage alors sa rédemption sous la forme de la recherche du gain d'une victoire d'étape. Mettant à profit ses qualités de grimpeur, le coureur aux cheveux peroxydés se glisse dans une échappée au long cours sur la route de Cluses par delà le Cormet de Roselend et les cols des Saisies, des Aravis et de la Colombière. A l'arrivée, il dispose sans peine de ses derniers compagnons de fugue, son compatriote Giuseppe Guerini et le Belge Mario Aerts. Après la cérémonie protocolaire, devant un parterre de journalistes en partie incrédules, il aura le bon ton d'évoquer le travail accompli pour revenir au plus haut niveau sans soutien d'artifices. On connaît malheureusement la suite de cette triste histoire, symptomatique de l'une des périodes les plus sombres du sport cycliste...

TACCONI SPORT sur le Tour de France 2002 :

171 Dario FRIGO (Ita) 172 Massimo APPOLONIO (Ita) 173 Gianluca BORTOLAMI (Ita)
174 Paolo BOSSONI (Ita) 175 Massimo DONATI (Ita) 176 Andrej HAUPTMAN (Slo)
177 Peter LUTTENBERGER (Aut) 178 Eddy MAZZOLENI (Ita) 179 Mauro RADAELLI (Ita)

1 victoire d'étape : Dario FRIGO (17ème étape)
Meilleur coureur classé au général final : Dario FRIGO (25ème)



jeudi 25 octobre 2018

1992 : le maillot GB-MG de Franco Chioccioli


A l'heure où certains songent déjà à une retraite sportive méritée après une carrière bien remplie, d'autres se lancent des défis susceptibles d'étoffer encore leur palmarès. C'est le cas du Transalpin Franco Chioccioli qui, après avoir brillé essentiellement sur les routes italiennes, s'engage à l'âge de 33 ans au départ de la Grande Boucle. Au départ de l'édition 1992, l'expérimenté néophyte émarge au sein d'une formation dont la star incontestée est le sprinter au look de playboy, Mario Cipollini. La discrétion du coureur originaire de Castelfranco di Sopra en Toscane dénote cependant avec son physique d'échassier au visage taillé à la serpe renvoyant à l'image du campionissimo Fausto Coppi. Aussi, dès ses débuts sur le Tour d'Italie dont il termine meilleur jeune en 1983, Franco Chioccioli est-il affublé du surnom de "il coppino", le petit Coppi. La comparaison, souvent lourde à porter, le pousse néanmoins à se surpasser, notamment en montagne où il remporte deux victoires d'étapes tout en se classant à cinq reprises parmi les dix premiers du classement final du Giro. Ceci avant la consécration de la saison 1991 : il domine alors outrageusement ses jeunes rivaux, Gianni Bugno et Claudio Chiapucci, pour remporter à Milan le tour national de son pays. Un an plus tard, sous les couleurs de l'équipe GB-MG, dirigée par Patrick Lefévère, il débute dans le Tour de France, à l'affût d'un coup d'éclat. Celui-ci viendra sur les routes du Forez, lors de la 15ème étape s'achevant à Saint-Etienne. A l'attaque dans le col de la Croix-de-Chaubouret, Chioccioli passe au sommet avec une minute d'avance sur le peloton avant de rallier l'arrivée en vainqueur, non sans avoir résisté au retour du Russe Dimitri Konyshev dans la descente. Ce succès restera sans suite, le champion toscan ne réapparaissant sur les routes de la Grande Boucle qu'en 1994 à l'occasion de sa dernière saison dans les rangs professionnels.

GB-MG sur le Tour de France 1992 :

191 Franco CHIOCCIOLI (Ita) 192 Franco BALLERINI (Ita) 193 Mario CIPOLLINI (Ita)
194 Zenon JASKULA (Pol) 195 Francis MOREAU (Fra) 196 Laurent PILLON (Fra)
197 Eros POLI (Ita) 198 Flavio VANZELLA (Ita) 199 Franco VONA (Ita)

1 victoire d'étape : Franco CHIOCCIOLI (15ème étape)
Meilleur coureur classé au général final : Franco CHIOCCIOLI (16ème)



vendredi 5 octobre 2018

2004 : le maillot COFIDIS de David Moncoutié


Au printemps 2004, secouée par les affres d'une affaire de dopage impliquant plusieurs de ses coureurs, la formation nordiste Cofidis se retire de toute compétition pendant près d'un mois. Les interrogatoires menés par les services de police, notamment celui de Philippe Gaumont, renvoient au fait qu'il ne s'agit pas d'un système organisé et que des membres de l'équipe sont parfaitement hors de soupçon. C'est le cas notamment de David Moncoutié. Passé professionnel en 1997 après avoir été repéré par Cyrille Guimard dans les rangs du GCS Blagnac, le cycliste originaire du Lot se présente comme une personnalité atypique du peloton. Répugnant à frotter, il fréquente avec assiduité l'arrière du peloton et ne s'expose que lorsque le terrain devient accidenté. Ainsi, l'a-t-on vu remporter une superbe victoire d'étape en montagne dans le critérium du Dauphiné Libéré en 1999, puis terminer le Tour de France 2002 à une méritoire 13ème place au classement final. Lorsque la Grande Boucle 2004 s'élance de Liège, les espoirs de rédemption pour Cofidis reposent sur les épaules de son grimpeur patenté. Libéré de toute pression par le succès d'étape de son coéquipier australien Stuart O'Grady en début d'épreuve, David Moncoutié  se lance dans un raid de longue haleine le 15 juillet en compagnie de Juan-Antonio Flecha et Egoï Martinez. Profitant de la rivalité des deux coureurs espagnols, il met à profit l’ascension de la côte de la Pierre Levée à 9 kilomètres de l'arrivée à Figeac pour s'envoler irrésistiblement vers la victoire et l'emporter devant son public. Il récidivera l'année suivante à Digne-les-Bains à l'occasion d'un nouveau succès conquis le jour de la fête nationale. Après une éclipse de deux années pour cause de blessures, on le verra briller sur les routes du Tour d'Espagne où, de 2008 à 2011, il remportera quatre victoires d'étapes assorties de quatre titres de meilleurs grimpeurs de l'épreuve. De quoi sans doute attiser les regrets d'une carrière qui aurait sans doute été encore plus brillante s'il n'avait pas évolué dans un milieu vicié par le dopage...

COFIDIS sur le Tour de France 2004 :

91 Stuart O'GRADY (Aus) 92 Frédéric BESSY (Fra) 93 Jimmy CASPER (Fra)
94 Christophe EDALEINE (Fra) 95 Jimmy ENGOULVENT (Fra) 96 Dmitri FOFONOV (Kaz)
97 David MONCOUTIE (Fra) 98 Janek TOMBAK (Est) 99 Peter FARAZIJN (Bel)

2 victoires d'étapes : Stuart O'GRADY (5ème étape) et David MONCOUTIE (11ème étape)
Meilleur coureur classé au général final : David MONCOUTIE (34ème)



vendredi 14 septembre 2018

1990 : le maillot ALFA LUM de Dimitri Konyshev


Natif de Gorki, Dimitri Konyshev, tout juste âgé de 20 ans, fait briller haut les couleurs soviétiques en terre américaine en s'imposant dans une étape de la Coors Classic en 1986. Un an plus tard, le phénomène au maillot rouge frappé de la faucille et du marteau débarque en Europe de l'ouest. Il s'adjuge alors sans contestation deux épreuves montagneuses, le Tour d'Autriche et le Tour des Régions Italiennes qu'il écrase de toute sa classe avec trois victoires d'étapes. Aussi, lorsqu'en 1989 profitant d'un contexte politique favorable à l'ouverture, les autorités sportives soviétiques s'ouvrent au monde du professionnalisme, Konyshev est-il naturellement de l'aventure. En l'espace de quelques mois, il éclipse totalement Soukhoroutchenkov, ancien champion olympique et star vieillissante incapable de se fondre dans le peloton européen. Médaillé d'argent du mondial de Chambéry, Dimitri Konyshev remporte également cette année là la Coppa Agostini et le Tour d'Emilie, deux semi-classiques italiennes de fin de saison. En juillet 1990, son équipe, battant pavillon de San Marin, se présente comme l'attraction de la Grande Boucle. Leader désigné de la formation Alfa Lum, Konyshev y côtoie notamment des coureurs comme Abdoujaparov ou Ugrumov qui ne tarderont pas non plus à faire parler d'eux. Pour l'heure, lors de la 17ème étape, le jeune champion soviétique se glisse dans une échappée fleuve de 19 hommes formée à la sortie de Lourdes. Par delà les cols d'Aubisque et de Marie-Blanque, il maintient le contact avec les grimpeurs tout au long de la journée. A 23 kilomètres de l'arrivée, dans la côte de Soust, il est même le seul à réagir à une attaque du Belge Johan Bruyneel. Les deux hommes collaborent franchement jusqu'à la ligne, pour éviter notamment le retour du Canadien Steve Bauer, parti en contre. Le sprint n'est qu'une formalité pour Konyshev qui s'impose facilement à Pau devant son concurrent. Ce 18 juillet 1990, il entre dans l'Histoire du Tour de France comme le premier vainqueur d'étape soviétique sur l'épreuve. Il reviendra briller sur les routes françaises, notamment en 1991 où il glanera deux succès sous la casaque hollandaise TVM. Par la suite, passant d'une équipe italienne à une autre, Dimitri Konyshev s'abandonnera peu à peu à la dolce vita. On le verra décrocher des succès d'étapes dans les trois grands tours ainsi que des accessits dans les grandes classiques, mais on pourra légitimement regretter l'absence à son palmarès d'une victoire de prestige à la hauteur de son talent...

ALFA LUM sur le Tour de France 1990 :

211 Dimitri KONYSHEV (Urs) 212 Djamolidine ABDOUJAPAROV (Urs)
213 Nikolaï GOLOVATENKO (Urs) 214 Ivan IVANOV (Urs) 215 Vassili JDANOV (Urs)
216 Asiate SAITOV (Urs) 217 Alexandre TROUBINE (Urs) 218 Piotr UGRUMOV (Rus)
219 Sergueï USLAMINE (Urs)

1 victoire d'étape : Dimitri KONYSHEV (17ème étape)
Meilleur coureur au classement général final : Dimitri KONYSHEV (25ème)



mardi 4 septembre 2018

1999 : le maillot CANTINA TOLLO de Gianpaolo Mondini


Épreuve sportive marquée par les exploits mythiques des plus grands champions, le Tour de France offre également parfois l'opportunité aux coureurs plus modestes de se distinguer. A l'occasion d'un jour de grâce ou d'une opportunité judicieusement saisie, certains s'en vont ainsi cueillir le bouquet qui couronnera leur carrière. En 1999, Gianpaolo Mondini, solide rouleur âgé de 27 ans, prend part pour la première fois à la Grande Boucle au sein de l'équipe italienne Cantina Tollo, parrainée par un négociant de vins. Doté d'une belle pointe de vitesse qui lui a permis d'accrocher quelques succès au Tour de Suède et au Tour de Pologne, le citoyen de Faenza en Romagne reçoit pour mission d'ouvrir la route pour son sprinter maison, Nicola Minali. Mais ce dernier doit quitter la route au départ de la 9ème étape. Dès lors, Mondini va jouer sa propre carte. Présent à l'occasion de sprints massifs, il va trouver l'ouverture à l'occasion de la 18ème étape s'achevant au Futuroscope. Profitant de l'apathie des favoris du classement général qui s'économisent en prévision du contre-la-montre du lendemain, treize hommes prennent l'avantage à une cinquantaine de kilomètres de l'arrivée. Mondini se fait alors très discret dans un groupe qui compte tout de même quelques pointures comme Stefano Garzelli, Alexandre Vinokourov ou Jean-Cyril Robin. Opportunément, il tente sa chance en démarrant à cinq kilomètres de l'arrivée. Son fort beau gabarit (1,91 m pour 81 kg) se joue des routes planes du final et c'est avec 8 secondes d'avance qu'il se présente sous la flamme rouge. Sans se désunir, il s'en va cueillir sur la ligne d'arrivée un succès pour le moins inespéré. En effet, sans le contrôle positif de l'Ukrainien Honchar au Tour de Suisse et la disqualification de son équipe Vini Caldirola, Cantina Tollo n'aurait pas pris part au Tour de France, privant ainsi Gianpaolo Mondini du plus beau moment de sa carrière.

CANTINA TOLLO sur le Tour de France 1999 :

171 Bo HAMBURGER (Dan) 172 Alessandro BARONTI (Ita) 173 Gabriele COLOMBO (Ita)
174 Moreno DI BIASE (Ita) 175 Massimo GIUNTI (Ita) 176 Marcus LJUNQVIST (Sue)
177 Luca MAZZANTI (Ita) 178 Nicola MINALI (Ita) 179 Gianpaolo MONDINI (Ita)

1 victoire d'étape : Gianpaolo MONDINI (18ème étape)
Meilleur coureur classé au général final : Gianpaolo MONDINI (81ème)



vendredi 24 août 2018

1985 : le maillot LA REDOUTE de Stephen Roche


Natif de Dublin en Irlande, Stephen Roche quitte son pays à l'âge de 20 ans pour tenter sa chance sur le continent. Dans les rangs de l'AC Boulogne-Billancourt, il côtoie d'autres anglophones comme Phil Anderson et Robert Millar. Fort d'un succès de prestige dans le Paris-Roubaix réservé aux amateurs, il s'engage dans les rangs professionnels au sein de la formation Peugeot. Ses début y seront pour le moins tonitruants : vainqueur de l'édition 1981 de Paris-Nice, il est naturellement présenté comme un futur lauréat du Tour de France. Mais le coureur irlandais au visage poupin semble avoir du mal à gérer la pression né des attentes autour de sa personne. Malgré une victoire au classement final du Tour de Romandie en 1983, il tarde à confirmer. Cette année là, il termine seulement 13ème de la Grande Boucle, classement modeste peu en rapport avec son potentiel. A 24 ans, il décide de se relancer au sein de la formation nordiste La Redoute. Sous la houlette de Raphaël Géminiani, il apprend peu à peu à retrouver confiance en ses moyens. La saison 1985 confirme que Stephen Roche est sur la bonne voie : second de Paris-Nice derrière son compatriote Sean Kelly, il remporte une éclatante revanche sur son rival en s'imposant au classement final du Critérium International. Dès lors, son objectif avoué devient un podium sur la Grande Boucle. En retrait lors de la traversée des Alpes, il illumine les Pyrénées de toute sa classe. A l'attaque dans le col du Tourmalet où il met en danger le maillot jaune Bernard Hinault, il s'offre, dès le lendemain, une victoire de prestige au sommet du col d'Aubisque après avoir largement distancé tous ses rivaux, dont le grimpeur colombien Luis Herrera. A Paris, sa régularité est récompensée par une place sur le podium final de l'épreuve aux côtés de Bernard Hinault, vainqueur, et de son dauphin Greg Lemond. Décidant de monnayer ses talents en Italie, il réalisera, sous le maillot Carrera Jeans, une saison 1987 en tout point historique : vainqueur du Giro puis de la Grande Boucle, il s'imposera enfin dans les Championnats du Monde. Un exploit qu'il est le seul à avoir accompli à ce jour, avec un certain Eddy Merckx...

LA REDOUTE sur le Tour de France 1985 :

101 Stephen ROCHE (Irl) 102 Alain BONDUE (Fra) 103 Thierry CLAVEYROLAT (Fra)
104 Jean-Louis GAUTHIER (Fra) 105 Pierre LE BIGAUT (Fra) 106 Paul SHERWEN (Gbr)
107 Jérôme SIMON (Fra) 108 Régis SIMON (Fra) 109 Jean-Luc VANDENBROUCKE (Bel)
110 Ferdi VAN DEN HAUTE (Bel)

2 victoires d'étapes : Stephen ROCHE (18ème étape A), Régis SIMON (18ème étape B)
Meilleur coureur classé au général final : Stephen ROCHE (3ème)
Meilleur coureur classé aux points : Stephen ROCHE (3ème)



dimanche 12 août 2018

2015 : le maillot FDJ de Thibaut Pinot


Passé professionnel précocement, à l'âge de 20 ans, dans la formation dirigée par l'emblématique manager et ancien coursier Marc Madiot, Thibaut Pinot se distingue rapidement en décrochant le titre de meilleur grimpeur sur le Tour de Romandie 2010. Montrant de belles dispositions dans les courses par étapes, il accroche à son palmarès le Tour d'Alsace et la Semaine Lombarde avant de faire des débuts remarqués dans le Tour de France en 2012. Vainqueur en solitaire à Porrentuy lors de la 8ème étape, il termine l'épreuve à une remarquable 10ème place au classement final. Dès lors, les médias français le présentent comme le futur lauréat de la Grande Boucle. La pression semble un temps difficile à assumer pour l'enfant chéri de Mélisey, petit village situé au pied des Vosges. La confirmation au plus haut niveau viendra deux ans plus tard sous la forme d'un maillot du meilleur jeune porté sur le podium final à Paris aux côtés de Vincenzo Nibali et Jean-Christophe Peraud. A l'orée de la saison 2015 qui le voit fêter son 25ème anniversaire, Thibaut Pinot est désormais considéré comme l'un des cadors du peloton mondial. La confiance acquise grâce à des succès remportés sur les routes du Tour de Romandie et du Tour de Suisse semble le mettre sur orbite pour le grand rendez-vous du Tour de France. Hélas, le grimpeur franc-comtois déchantera dans les Pyrénées. Lâché dans la Pierre Saint-Martin, en perdition dans le Tourmalet, il retrouvera cependant un regain de motivation pour jouer les victoires d'étapes en marge du classement général. Piégé à Mende dans une vaine rivalité avec Romain Bardet, il obtient le 25 juillet la récompense de ses efforts : à l'attaque dans la descente du col de la Croix-de-Fer, il revient dans l'ultime ascension sur son coéquipier Alexandre Geniez, parti en éclaireur dans l'échappée matinale. Sur les pentes de l'Alpe d'Huez, ce dernier abat un travail remarquable pour son leader qui, après avoir déposé le Canadien Ryder Hesjedal, s'en va remporter un succès prestigieux. Depuis, Thibaut Pinot tarde à renouer les fils de son histoire avec la Grande Boucle : privilégiant le Tour d'Italie, où il se montre à son avantage en 2017 et 2018, il ne désespère pas sans doute, dans son for intérieur, de revenir briller en juillet sur les routes de France. Sa classe naturelle et ses aptitudes de grimpeur doivent le lui permettre...

FDJ sur le Tour de France 2015 :

21 Thibaut PINOT (Fra) 22 William BONNET (Fra) 23 Sébastien CHAVANEL (Fra)
24 Arnaud DEMARE (Fra) 25 Alexandre GENIEZ (Fra) 26 Matthieu LADAGNOUS (Fra)
27 Steve MORABITO (Sui) 28 Jérémy ROY (Fra) 29 Benoît VAUGRENARD (Fra)

1 victoire d'étape : Thibaut PINOT (20ème étape)
Meilleur coureur classé au général final : Thibaut PINOT (16ème)


vendredi 27 juillet 2018

1994 : le maillot ZG MOBILI de Nelson Rodriguez


Inspirés par l'exemple de la réussite de Luis Herrera et de Fabio Parra sur les routes du Tour de France, de nombreux cyclistes de nationalité colombienne franchissent le pas du professionnalisme dans des équipes européennes au tournant des années 80-90. C'est le cas en particulier de Nelson Rodriguez qui s'engage avec la formation espagnole Kelme lors de la saison 1989. Le natif de Manizalès incarne l'archétype du petit grimpeur des Andes : son gabarit léger (1,60 m pour 50 kg) lui permet de disposer d'un avantage conséquent lors des ascensions longues et pentues. Mais son défaut de puissance en plaine lui vaut de retourner prématurément au pays. Après l'avoir vu briller dans son tour national et au tour de Tachira, le manager italien Gianni Savio lui redonne sa chance en lui offrant un contrat dans les rangs de l'équipe ZG Mobili au sein de laquelle militent les vétérans Giancarlo Perini et Massimo Ghirotto. Au côté des anciens de la Carrera, celui que le peloton surnomme "Cacaïto" au regard de son teint basané va faire des merveilles. En 1994, nanti d'une prometteuse 6ème place au classement final du Tour d'Italie, Nelson Rodriguez se présente au départ de la Grande Boucle avec l'objectif  d'aller décrocher une victoire d'étape en montagne. Après un début de course chaotique marqué par les séquelles d'une chute, Nelson Rodriguez se ressaisit dans les Alpes. Lors de la 17ème étape, entre Bourg d'Oisans et Val Thorens, il exploite une attaque conjointe de Bjarne Riis et Piotr Ugrumov dans le col de la Madeleine pour se porter en tête de la course. A l'abri dans les roues des coureurs de la Gewiss, le petit colombien attend sagement son heure. Dans l’ascension finale, abordée avec 5 minutes d'avance sur le peloton grâce au travail du solide rouleur danois, Rodriguez s'accroche au train d'enfer imprimé par Ugrumov. A l'arrivée, il fait parler sa fraîcheur et s'impose facilement au sprint face à son rival letton. La tribune de presse résonne alors des commentaires enthousiastes des radio-reporters colombiens qui saluent le héros du jour qui, en ce 20 juillet, vient de remporter la seule victoire de sa carrière sur le circuit européen...

ZG MOBILI sur le Tour de France 1994 :

141 Massimo GHIROTTO (Ita) 142 Fabio CASARTELLI (Ita) 143 Stefano COLAGE (Ita)
144 Fabio FONTANELLI (Ita) 145 Giancarlo PERINI (Ita) 146 Davide PERONA (Ita)
147 Hendrik REDANT (Bel) 148 Nelson RODRIGUEZ (Col) 149 Mauro SANTAROMITA (Ita)

1 victoire d'étape : Nelson RODRIGUEZ (17ème étape)
Meilleur coureur classé au général final : Nelson RODRIGUEZ (16ème)



jeudi 19 juillet 2018

2002 : le maillot RABOBANK de Michael Boogerd


Le 24 juillet 2002, à l'issue de la 16ème étape du Tour de France qui s'achève dans la station alpine de La Plagne, c'est un coureur épuisé mais heureux qui s'impose sur la ligne. Arborant un large sourire, le blond néerlandais Michael Boogerd vient de réaliser un authentique exploit athlétique en conduisant à son terme un raid solitaire en montagne de 85 kilomètres. A l'attaque à la sortie de Valloire, le natif de La Haye a accepté le renfort de quelques hommes dans la vallée de la Maurienne avant de s'isoler sur les premières pentes du col de la Madeleine. D'une pédalée efficace, il creuse alors régulièrement l'écart sur un peloton conduit par la formation US Postal. Crédité d'un avantage de sept minutes d'avance au pied de ascension finale, Boogerd doit néanmoins s'employer dans les derniers kilomètres pour résister au retour fulgurant du maillot jaune Lance Armstrong accompagné du seul Carlos Sastre. Mais, au final, le "patron" du peloton ne pourra rejoindre le leader de l'équipe Rabobank, vainqueur de sa deuxième étape sur la Grande Boucle après un premier succès à Aix-les-Bains en 1996. Sur le podium de La Plagne, Michael Boogerd peut laisser éclater sa joie après ce succès d'envergure venant couronner une carrière riche d’accessits (5ème du Tour de France 1998) ou de grandes victoires (champion des Pays-Bas 1997 et 1998, Paris-Nice 1999). On notera par ailleurs que c'est dans l'Amstel Gold Race qu'il fût noté le plus souvent à son avantage. En effet, en dix participations, il monta sept fois sur le podium, notamment en 1999 à l'occasion d'un succès remporté au sprint devant... Lance Armstrong ! Retiré du monde du cyclisme, Boogerd s'investit dorénavant pleinement dans le patinage artistique, participant notamment à des tournées spectacles. On regrettera cependant qu'en 2013, il avoua s'être dopé tout au long de sa carrière à l'EPO et à la cortisone...

RABOBANK sur le Tour de France 2002 :

101 Levi LEIPHEIMER (Usa) 102 Michael BOOGERD (P-B) 103 Bram DE GROOT (P-B)
104 Erik DEKKER (P-B) 105 Addy ENGELS (P-B) 106 Karsten KROON (P-B)
107 Grischa NIERMANN (All) 108 Marc WAUTERS (Bel) 109 Beat ZBERG (Sui)

2 victoires d'étapes : Karsten KROON (8ème étape), Michael BOOGERD (16ème étape)
Meilleur coureur classé au général final : Levi LEIPHEIMER (8ème)




lundi 9 juillet 2018

1991 : le maillot RMO de Charly Mottet


Révélé en 1984 à l'âge de 21 ans sur les routes du Tour de l'Avenir au cours duquel il remporte trois étapes avec brio avant de s'imposer au classement final, le coureur drômois Charly Mottet s'impose rapidement comme l'un des acteurs majeurs de la Grande Boucle. Petit gabarit mais doté de solides qualités de rouleur qui lui permettront triompher par trois fois dans le Grand Prix des Nations, le protégé de Cyrille Guimard endosse pour la première fois le maillot jaune du Tour de France à Poitiers lors de l'édition 1987. Appuyé par Laurent Fignon qui officie à l'occasion comme coéquipier de luxe, il marque cependant le pas dans la traversée des Alpes et échoue au pied du podium final à Paris. Deux ans plus tard, il décide de rejoindre la formation RMO de Marc Braillon afin d'assumer seul le rôle de leader d'équipe. Son début de saison retentissant lui permet alors de prendre la place de numéro un mondial détenue pendant de longues années par l'Irlandais Sean Kelly. Mais en juillet, une modeste sixième place, bien en deçà de son nouveau standing, vient mettre un coup d'arrêt à ses ambitions de victoire finale dans la Grande Boucle. Dès lors, Charly Mottet se transforme progressivement en homme de coups d'éclat ponctuels mais retentissants. En 1991, au départ de Lyon, il affirme ne plus vouloir jouer le classement général et évoluer sans pression dans une formation au sein de laquelle l'a rejoint son ancien coéquipier de l'équipe Renault, Marc Madiot. Au soir de la 11ème étape, il sabre déjà le champagne après avoir remporté dans les rues de Saint-Herblain, près de Nantes, un beau succès en finisseur au nez et à la barbe des sprinteurs. Le meilleur reste encore à venir : après la journée de repos, on le retrouve de nouveau à l'avant de la course, cette fois-ci en montagne dans un registre différent. Accompagnant l'offensive du Suisse Pascal Richard et de son jeune compatriote Luc Leblanc sur les pentes du col du Soudet, il bascule vers l'Espagne avec les deux hommes avant de les régler au sprint à l'arrivée de Jaca. Seulement devancé à Paris par les tenants de la nouvelle génération (Indurain, Bugno et Chiapucci), Mottet clôturera de la plus belle des manières par une 4ème place au classement final son histoire avec la Grande Boucle. Il y reviendra encore trois fois jusqu'à la fin de sa carrière mais dans un relatif anonymat. Aujourd'hui, il laisse le souvenir de l'un des plus beaux palmarès du cyclisme français avec ses succès dans des courses par étapes comme le critérium du Dauphiné Libéré (1987, 1989, 1992) ou dans les classiques comme le Tour de Lombardie (1988).

RMO sur le Tour de France 1991 :

131 Charly MOTTET (Fra) 132 Eric CARITOUX (Fra) 133 Thierry CLAVEYROLAT (Fra)
134 Thierry LAURENT (Fra) 135 Pascal LINO (Fra) 136 Marc MADIOT (Fra)
137 Yvon MADIOT (Fra) 138 Mauro RIBEIRO (Bre) 139 Michel VERMOTE (Bel)

4 victoires d'étapes : Mauro RIBEIRO (9ème étape), Charly MOTTET (11ème et 12ème étapes), Thierry CLAVEYROLAT (18ème étape)
Meilleur coureur classé au général final : Charly MOTTET (4ème)
Classement de la Montagne : Thierry CLAVEYROLAT (2ème)


mardi 26 juin 2018

1987 : le maillot TOSHIBA-LA VIE CLAIRE de Jean-François Bernard


A la fin de la saison 1986, la formation montée par l'homme d'affaires Bernard Tapie se retrouve orpheline de Bernard Hinault qui a décidé de son retrait de la compétition à 32 ans seulement. L'équipe dirigée par Paul Koëchli semble cependant armée pour continuer à régenter le peloton international car elle compte dans ses rangs l'Américain Greg Lemond, champion du monde en 1983 et surtout vainqueur du Tour de France 1986. Là, le destin va faire son office par le biais d'un stupide accident de chasse. Le dos criblé de plombs, Lemond doit abandonner son statut de favori numéro un de la Grande Boucle et laisser à d'autres le soin de conduire les coureurs au maillot de style Mondrian qui porte désormais le nom d'un sponsor japonais, Toshiba. Déjà révélé en 1986 par un succès d'étape à Gap, Jean-François Bernard affiche clairement ses ambitions. Certains le voient déjà comme le successeur naturel du "blaireau", tant son aisance dans l'exercice du contre-la-montre semble devoir le promettre à des lendemains qui chantent. Le pronostic va d'ailleurs se confirmer par le biais d'un véritable exploit sportif : le dimanche 19 juillet, sur les pentes surchauffées du Mont Ventoux, le jeune coureur de 25 ans laisse éclater au grand jour tout son talent, dominant les grimpeurs Herrera et Delgado sur leur terrain et reléguant le maillot jaune Charly Mottet à près de 4 minutes ! Au pied de l'observatoire du "mont chauve", le Nivernais s'empare de la tunique de leader et, à quelques jours de l'arrivée finale à Paris, se pose comme le candidat principal à la succession de Greg Lemond. A l'exploit athlétique répondront cependant les affres de la malchance : victime d'une crevaison dans l'étape du Vercors, il devra laisser sur la route ses rêves de gloire. Sur les Champs-Elysées, il accompagne sur le podium Roche et Delgado en donnant rendez-vous dans l'avenir. Ce dernier se dessinera sur un mode incertain : après avoir joué les premiers rôles sur le Tour d'Italie en 1988, "Jeff" devra, à plusieurs reprises, passer par la case convalescence à cause d'un genou gauche récalcitrant. Enfin, lassé par les attentes autour de sa personne, il finira par s'exiler en Espagne pour devenir l'un des lieutenants les plus efficaces du futur quintuple lauréat du Tour de France, Miguel Indurain...

TOSHIBA-LA VIE CLAIRE sur le Tour de France 1987 :

1 Jean-François BERNARD (Fra) 2 Kim ANDERSEN (Dan) 3 Steve BAUER (Can)
4 Charly BERARD (Fra) 5 Dominique GARDE (Fra) 6 Heinz IMBODEN (Sui)
7 Jean-Claude LECLERCQ (Fra) 8 Niki RÜTTIMANN (Sui) 9 Guido WINTERBERG (Sui)

2 victoires d'étapes : Jean-François BERNARD (18ème et 24ème étapes)
Meilleur coureur classé au général final : Jean-François BERNARD (3ème)
Classement de la Performance ou du combiné : Jean-François BERNARD (Vainqueur)



mardi 19 juin 2018

1988 : le maillot SIGMA-FINA d'Hennie Kuiper


Le dimanche 3 juillet 1988, à Pornichet sur la côte atlantique, un coureur âgé de 39 ans s'élance au départ de son 12ème et dernier Tour de France : Hennie Kuiper. Exemple de longévité, le champion hollandais n'a plus d'autre ambition que de jouer le rôle de capitaine de route au sein d'une formation qui compte dans ses rangs le sprinter belge Etienne De Wilde et l'espoir danois Sören Lilholt. Les suiveurs, quant à eux, voient en lui l'un des derniers représentants d'une génération de guerriers s'étant battus sur les fronts des classiques et des grands tours dans les années 70. Sacré champion olympique à Munich en 1972, le natif de Noord Deurnigen passe professionnel la saison suivante. Adroit sur une bicyclette, pratiquant assidu du cyclo-cross, il montre rapidement des prédispositions pour les classiques et confirme les espoirs portés en lui en remportant le titre de champion du monde sur route à Yvoir en 1975 au nez et à la barbe de ses rivaux belges, Merckx et Maertens. S'astreignant à une discipline sportive proche de l'ascétisme, il développe également des qualités d'escaladeur qui lui permettent de jouer les premiers rôles dans la Grande Boucle. Brillant vainqueur d'étape à l'Alpe d'Huez en 1977, il termine second à Paris derrière Bernard Thévenet. Trois ans plus tard, il devra de nouveau se contenter de la place de dauphin, cette fois derrière son compatriote Joop Zootemelk. Lors de la saison 1981, alors que bon nombre d'observateurs le juge sur le déclin, il entame une seconde partie de carrière absolument éblouissante. Son expérience et sa science innée de la course lui permettent d'accrocher à son tableau de chasse le Tour des Flandres et le Tour de Lombardie en 1981, Paris-Roubaix en 1983 et enfin Milan-San Remo en 1985. Avec 82 victoires acquises dans les rangs professionnels, Hennie Kuiper demeure l'un des plus beaux palmarès du cyclisme mondial. Tout juste pourra-t-on regretter que les circonstances ne lui permirent jamais de porter le maillot jaune du Tour de France...

SIGMA-FINA sur le Tour de France 1988 :

211 Hennie KUIPER (P-B) 212 Etienne DE WILDE (Bel) 213 Jean-Pierre HEYNDERICKX (Bel)
214 Roger ILEGEMS (Bel) 215 Sören LILHOLT (Dan) 216 Jan NEVENS (Bel)
217 Rik VAN SLYCKE (Bel) 218 Willem WIJNANT (Bel) 219 Ludwig WIJNANTS (Bel)

Aucune victoire d'étape.
Meilleur coureur classé au général final : Jan NEVENS (61ème)



dimanche 10 juin 2018

2008 : le maillot GEROLSTEINER de Stefan Schumacher


La réussite rencontrée par des coureurs comme Jan Ullrich ou Andreas Klöden au début des années 2000 entraîne une véritable dynamique pour le cyclisme allemand. De nouveaux sponsors apparaissent dans le peloton comme la marque d'eau minérale Gerolsteiner. Comptant d'abord sur un leader américain, à savoir Levi Leipheimer, l'équipe au maillot bleu ciel engage des efforts visant à mettre en avant des jeunes pousses germanophones. Lors de l'été 2006, Stefan Schumacher, alors âgé de 25 ans, se révèle au plus haut niveau en remportant coup sur coup le Tour de Pologne et l'Eneco Tour. La saison suivante est celle de la confirmation pour le coureur originaire de Ostfildern puisqu'il parvient à s'imposer dans l'une des classiques du printemps, l'Amstel Gold Race. Le manager de la formation, Hans-Michael Holczer, l'engage alors à préparer sérieusement le Tour de France. Après un premier essai non concluant en 2007, il y revient l'année suivante pour jouer les premiers rôles. Ainsi le voit-on devancer tous les grands rouleurs du peloton, tels David Millar et Fabian Cancellara, dans le premier contre la montre disputé autour de Cholet. Sur le podium, il revêt également le maillot jaune qu'il portera jusqu'à la station auvergnate de Super-Besse. La veille de l'arrivée à Paris, alors que son équipier Bernhard Kohl est étonnamment à la lutte pour le podium final, Steffan Schumacher écrase de nouveau la concurrence contre le chronomètre à Saint-Amand-Montrond. Fabian Cancellara doit de nouveau s'avouer vaincu après avoir perdu plus de 30 secondes sur le lauréat du jour dans les dix derniers kilomètres ! Dans la caravane, les rumeurs vont bon train quant aux performances des coureurs de la Gerolsteiner. La vérité ne tardera pas à éclater : le 6 octobre 2008, Steffan Schumacher et Bernhard Kohl sont convaincus de dopage à l'EPO CERA et disqualifiés... L'existence de la formation Gerolsteiner prend fin dans un parfum de scandale...

GEROLSTEINER sur le Tour de France 2008 :

111 Steffan SCHUMACHER (All) 112 Robert FÖRSTER (All) 113 Markus FOTHEN (All)
114 Heinrich HAUSSLER (All) 115 Bernhard KOHL(Aut) 116 Sven KRAUSS (All)
117 Sebastian LANG (All) 118 Ronny SCHOLZ (All) 119 Fabian WEGMANN (All)

Les 2 victoires d'étapes remportées par Steffan SCHUMACHER (4ème et 20ème étapes) lui ont été retirées.
Bernhard KOHL, 3ème au classement final et lauréat du classement du meilleur grimpeur, a également été disqualifié et rayé des palmarès.




mardi 29 mai 2018

1994 : le maillot MAPEI-CLAS de Tony Rominger


Passé professionnel sur le tard à l'âge de 25 ans, Tony Rominger montre rapidement des dispositions pour le contre la montre. En 1986, lors de sa première saison parmi l'élite, il décroche ainsi une belle 5ème place lors du Grand Prix des Nations. Par la suite, ses capacités de récupération, alliés à un style de pédalage tout en force, lui permettent de remporter des succès d'estime dans les courses par étapes d'une semaine : ainsi, après avoir inscrit son nom au palmarès de Tirreno-Adriatico en 1990, le rouleur suisse s'impose au classement final de Paris-Nice un an plus tard. Stakhanoviste de l'entraînement, il décide de donner une nouvelle orientation à sa carrière en se concentrant sur les grands tours. Ce choix judicieux va lui permettre de réaliser une série inédite en s'imposant trois années de suite sur les routes du Tour d'Espagne (1992, 1993 et 1994). Son rêve ultime demeure alors de remporter le Tour de France, épreuve régentée depuis 1991 par l'Espagnol Miguel Indurain. Dauphin du champion navarrais en 1993, avec à la clé trois victoires d'étapes et le maillot de meilleur grimpeur, Tony Rominger s'élance un an plus tard au départ de la Grande Boucle avec les plus hautes ambitions : pour lui, à 33 ans, c'est l'année ou jamais. Là, on ne le verra jamais à son vrai niveau : dominé par son rival espagnol dans le chrono de Bergerac, il s'effondre dans les Pyrénées avant d'abandonner, malade et vidé de ses forces, sur la route d'Albi. "J'ai 13 victoires cette saison, mais celle que je désirais le plus m'échappe. J'aurais tout donné contre le maillot jaune, c'est la plus grosse déception de ma carrière..." témoigne-t-il avant de quitter la course. Il finira cependant sa saison nanti de la place enviée de numéro un mondial après être devenu recordman de l'heure (55,281km). Après un succès sur le Tour d'Italie (1995), il tentera encore par trois fois de s'imposer sur le Tour de France. En vain. Sa toute dernière expérience en 1997 se soldera par un abandon sur chute et une double fracture de la clavicule droite...

MAPEI-CLAS sur le Tour de France 1994 :

11 Tony ROMINGER (Sui) 12 Gianluca BORTOLAMI (Ita) 13 Frederico ECHAVE (Esp)
14 Nico EMONDS (Bel) 15 Fernando ESCARTIN (Esp) 16 Arsenio GONZALES (Esp)
17 Jorg MÜLLER (Sui) 18 Abraham OLANO (Esp) 19 Jon UNZAGA (Esp)

1 victoire d'étape : Gianluca BORTOLAMI (6ème étape)
Meilleur coureur classé au général final : Fernando ESCARTIN (12ème)




vendredi 18 mai 2018

1988 : le maillot CAFE DE COLOMBIA de Luis Herrera


Le début des années 80 marque les prémices d'une internationalisation du peloton cycliste : aux pionniers venus d'Australie ou des Etats-Unis viennent bientôt s'ajouter ceux provenant du continent sud-américain et, en particulier, les Colombiens. Précédés de leur réputation de grimpeurs ailés, les coureurs venus des Andes font leur apparition en Europe à l'occasion d'épreuves dites "open", ouvertes aux amateurs. C'est le cas de l'édition 1982 du Tour de l'Avenir qui voit la révélation au plus haut niveau d'un frêle escaladeur de 57 kg au teint basané tout juste âgé de 20 ans, Luis Herrera. Surnommé "le jardinier de Fusagusa" par ses compatriotes, il attendra encore deux ans avant de faire ses débuts dans le Tour de France. Il y remportera d'ailleurs une victoire de prestige au sommet de l'Alpe d'Huez après avoir arbitré le duel fratricide entre Fignon et Hinault. En 1985, il confirme ses prédispositions en étant le seul à tenir la dragée haute à Bernard Hinault dans la haute montagne et, surtout, en se parant du maillot à pois de meilleur grimpeur auquel viennent s'ajouter deux nouvelles victoires d'étapes. Ses faiblesses en contre-la-montre lui laissent cependant peu d'espoir de s'imposer au classement final d'un grand tour. Par le biais d'un travail spécifique, il va progressivement appréhender l'effort individuel, ce qui va lui permettre d'ajouter son nom au palmarès du Tour d'Espagne en 1987 et du critérium du Dauphiné Libéré en 1988. Cette même année, il apparaît donc comme l'un des favoris logiques de la Grande Boucle. Fort d'un chrono parfaitement négocié entre Liévin et Wasquehal, où il ne perd que 1'47" sur le vainqueur de l'étape, Herrera fait figure d'épouvantail avant d'aborder les Alpes. Là, il devra cependant s'effacer devant la domination de l'Espagnol Pedro Delgado. Jamais, "Lucho" Herrera ne remportera le Tour de France, d'autant plus qu'il mettra prématurément un terme à sa carrière en 1992, après être resté fidèle pendant plus de dix ans aux sponsors de son pays comme Café de Colombia et Postobon.

CAFE DE COLOMBIA sur le Tour de France 1988 :

41 Luis HERRERA (Col) 42 Samuel CABRERA (Col) 43 Julio-César CADENA (Col)
44 Henry CARDENAS (Col) 45 Edgar CORREDOR (Col) 46 Israel CORREDOR (Col)
47 Patrocinio JIMENEZ (Col) 48 Marco-Antonio LEON (Col) 49 Martin RAMIREZ (Col)

Aucune victoire d'étape.
Meilleur coureur classé au général final : Luis HERRERA (6ème)



mardi 8 mai 2018

2010 : le maillot ASTANA d'Alexandre Vinokourov


Tantôt héroïque, tantôt pathétique, le Kazakh Alexandre Vinokourov a marqué de son empreinte l'histoire de la Grande Boucle. Durant la première décennie du 21ème siècle, il alterne le meilleur et le pire entre un podium acquis de haute lutte en 2003 aux côtés d'Armstrong et Ullrich et une suspension pour dopage par transfusion homologue lors de l'édition 2007. Suspendu deux ans par les autorités de l'Union Cycliste Internationale, il réalise son retour dans le peloton professionnel à l'été 2009 dans l'équipe sponsorisée par le gouvernement de son pays. Partageant le leadership avec l'Espagnol Alberto Contador, il confirme, à presque 34 ans, son retour au premier plan en s'imposant dans la classique Liège-Bastogne-Liège 2010. Dans le Tour de France, le natif de Petropavlovsk évolue dans un rôle d'electron libre et en profite avec une science de la course consommée. Dans le final de la 13ème étape, disputée entre Rodez et Revel, il exploite parfaitement un temps mort en tête du peloton qui vient de rejoindre l'échappée du jour pour attaquer sèchement dans la côte de Saint-Férreol. Personne ne réagit à ce coup de force et, dix kilomètres plus loin, Vinokourov signe, par un succès, son grand retour dans la Grande Boucle. Il y reviendra encore l'année suivante, connaissant cependant la désillusion d'une chute dans la descente du Pas de Peyrol  lui occasionnant une fracture de la tête du fémur. Ayant annoncé la fin de sa carrière, il reviendra sur sa décision pour achever celle-ci par l'exploit d'un titre olympique acquis sur le circuit de Londres en 2012. Malgré ses démêlés avec le dopage, l'actuel manager de la formation Astana laisse le souvenir d'un coureur de tempérament, comptant à son palmarès des victoires prestigieuses comme le Dauphiné Libéré (1999), Paris-Nice (2002, 2003), l'Amstel Gold Race (2003), Liège-Bastogne-Liège (2005, 2010) ou le Tour d'Espagne (2006).

ASTANA sur le Tour de France 2010 :

1 Alberto CONTADOR (Esp) 2 David DE LA FUENTE (Esp) 3 Andriy GRIVKO (Ukr)
4 Jesus HERNANDEZ (Esp) 5 Maxim IGLINSKY (Kaz) 6 Daniel NAVARRO (Esp)
7 Benjamin NOVAL (Esp) 8 Paolo TIRALONGO (Ita) 9 Alexandre VINOKOUROV (Kaz)

1 victoire d'étape : Alexandre VINOKOUROV (13ème étape)
Meilleur coureur classé au général final : Alexandre VINOKOUROV (15ème). Alberto CONTADOR, vainqueur de l'édition, a été déchu de sa victoire pour dopage.



samedi 28 avril 2018

1996 : le maillot POLTI de Luc Leblanc


Disputée entre Chambéry et le station des Arcs, la 7ème étape du Tour de France 1996 est entrée dans la mémoire de suiveurs comme celle illustrant le début du déclin du quintuple vainqueur de l'épreuve, l’espagnol Miguel Indurain. Outre la défaillance inattendue du champion navarrais ouvrant la perspective d'une fin de carrière prématurée, celle-ci marque également la retour au premier plan d'un coureur français talentueux dont la carrière fût en grande partie perturbée par des blessures fréquentes, Luc Leblanc. Porteur du maillot jaune durant la Grande Boucle 1991, avant de devenir champion de France (1992) puis champion du Monde (1994), l'homme du Limousin sort alors d'une singulière épreuve qui l'a vu s'égarer dans les méandres tortueux du montage d'une équipe parrainée par un mouvement sectaire, Le Groupement. Récupéré par Gian-Luigi Stanga à la recherche d'un leader pour son groupe Polti depuis le départ de Gianni Bugno, celui que que le peloton surnomme "Lucho" connait des débuts difficiles dans les premiers jours d'un Tour de France aux accents pluvieux. Aussi, lorsqu'il sort du peloton des favoris à 6 kilomètres de l'arrivée aux Arcs, il n'est pas pris immédiatement en chasse. Enroulant un braquet des plus impressionnants, il retombe rapidement sur les derniers échappées, l'Allemand Bölts et le Suisse Dufaux, avant de les déposer à 3 bornes du terme de l'étape. Sur la ligne d'arrivée, il s'en va cueillir son second succès d'étape sur la Grande Boucle après celui conquis de haute lutte dans le brouillard sur les pentes pyrénéennes d'Hautacam en 1994. Sixième au classement final à Paris, il effectuera une saison 1997 respectable avec une victoire au classement final du Tour du Trentin et quelques accessits dans les classiques ardennaises avant d'être poussé vers la porte de sortie par une nouvelle recrue de l'équipe au maillot jaune et vert : son compatriote, Richard Virenque...

POLTI sur le Tour de France 1996 :

111 Luc LEBLANC (Fra) 112 Dirk BALDINGER (All) 113 Rossano BRASI (Ita)
114 Gerrit DE VRIES (P-B) 115 Mirko GUALDI (Ita) 116 Giuseppe GUERINI (Ita)
117 Frédéric GUESDON (Fra) 118 Daïsuke IMANAKA (Jap) 119 Serguei OUTSCHAKOV (Ukr)

1 victoire d'étape : Luc LEBLANC (7ème étape)
Meilleur coureur classé au général final : Luc LEBLANC (6ème)



vendredi 20 avril 2018

2011 : le maillot OMEGA PHARMA-LOTTO de Philippe Gilbert


Passé professionnel à l'âge de 20 ans et couvé pendant plusieurs années par Marc Madiot, le Belge Philippe Gilbert regagne les rangs d'une équipe de son pays en 2009. C'est à ce moment que le coureur wallon, qui se distingue par ses qualités de puncheur, commence à meubler son palmarès par des victoires de prestige dans des classiques comme Paris-Tours, l'Amstel Gold Race ou le Tour de Lombardie. Le printemps 2011 le voit atteindre, sous les couleurs d'Omega Pharma-Lotto, la plénitude de ses moyens. Auteur d'un fabuleux triplé dans les classiques ardennaises où il s'impose en l'espace d'une semaine dans l'Amstel Gold Race, la Flèche Wallonne et Liège-Bastogne-Liège, il revêt également à la fin du mois de juin le maillot de champion de Belgique. C'est sous sa bannière nationale qu'il prend le départ du Tour de France, épreuve à laquelle il n'a plus participé depuis 2008. Son objectif consiste à viser la victoire dans la 1ère étape disputée en Vendée et s'achevant en côte au sommet du Mont des Alouettes. Le jour J, Gilbert est des plus vigilants. L'occasion est trop belle de revêtir, pour la première fois de sa carrière, le maillot jaune. Dans les derniers kilomètres, il contre une attaque de Vinokourov avant de revenir en trombe sur Cancellara parti en éclaireur. Dans les plus importants pourcentages de la bosse dominant Les Herbiers, il fait la différence et vient s'imposer largement devant Cadel Evans. Sur le podium, il revêt tous les maillots distinctifs de l'épreuve, confortant ainsi sa place de numéro un mondial. Cette dernière sera confirmée un an plus tard de la plus belle des manières avec un titre de champion du monde conquis aux Pays-Bas sur les pentes du Cauberg. A bientôt 36 ans, Philippe Gilbert demeure toujours, à l'heure actuelle, l'une des valeurs sûres du peloton.

OMEGA PHARMA-LOTTO sur le Tour de France 2011 :

31 Jürgen VAN DEN BROECK (Bel) 32 Philippe GILBERT (Bel) 33 André GREIPEL (All)
34 Sebastian LANG (All) 35 Jürgen ROELANDTS (Bel) 36 Marcel SIEBERG (All)
37 Jürgen VAN DE WALLE (Bel) 38 Jelle VANENDERT (Bel) 39 Frederik WILLEMS (Bel)

3 victoires d'étape : Philippe GILBERT (1ère étape), André GREIPEL (10ème étape) et Jelle VANENDERT (14ème étape)
Meilleur coureur classé au général final : Jelle VANENDERT (19ème)
Classement par Points : Philippe GILBERT (3ème)
Classement de la Montagne : Jelle VANENDERT (3ème)



vendredi 6 avril 2018

1990 : le maillot TVM-YOKO de Phil Anderson


Coureur de premier plan au début des années 80, tenant la dragée haute à Bernard Hinault dans le Tour de France et à Sean Kelly dans les classiques, l'Australien Phil Anderson connaît un véritable coup d'arrêt au printemps 1986. De sérieux problèmes de santé jettent le doute sur la suite de la carrière de l'athlète de Melbourne, alors numéro 2 mondial au classement FICP. Revenu à la compétition, il doit quitter la solide formation Panasonic avant de trouver refuge dans une équipe néerlandaise de second plan dirigée par l'ancien coureur Cees Priem, TVM. Sous le maillot à dominante jaune de la compagnie d'assurances spécialisée dans le transport, Anderson retrouve un peu de couleurs. Deuxième du Tour des Flandres en 1988 et troisième de Liège-Bastogne-Liège en 1989, il remporte également une étape sur le Tour d'Italie cette même année. Les routes du Giro semblent d'ailleurs lui convenir. Douze mois plus tard, il s'impose dans les rues de Sora faisant valoir ses qualités de finisseur. Sans cesse à l'avant de la course, il remportera au final le classement de l'Intergiro après avoir été porteur du maillot de meilleur grimpeur. La combativité retrouvée du coureur au catogan laisse alors augurer de belles performances sur les routes du Tour de France. Là, les employeurs de Phil Anderson devront déchanter. Transparent tout au long des trois semaines de course, il devra se contenter d'une modeste 71ème place au classement final bien en deçà de son potentiel. Licencié par TVM malgré une belle seconde place sur la classique de fin de saison Paris-Tours, Phil Anderson saura rebondir la saison suivante sous les couleurs américaines de Motorola. A 33 ans, il remportera une belle victoire d'étape à Quimper sur les routes de la Grande Boucle, neuf ans après un premier succès dans les rues de Nancy...

TVM-YOKO sur le Tour de France 1990 :

161 Phil ANDERSON (Aus) 162 Johan CAPIOT (Bel) 163 Marteen DUCROT (P-B)
164 Patrick JACOBS (Bel) 165 Jorg MÜLLER (Sui) 166 Martin SCHALKERS (P-B)
167 Eddy SCHURER (P-B) 168 Jan SIEMONS (P-B) 169 Jesper SKIBBY (Dan)

Aucune victoire d'étape.
Meilleur coureur classé au général final : Jorg MÜLLER (31ème)




jeudi 29 mars 2018

2004 : le maillot CSC d'Ivan Basso


Retraité des pelotons en 1999, le Danois Bjarne Riis s'engage dans la création d'une équipe cycliste qui reçoit le soutien de CSC, sponsor issu de la sphère informatique. Après avoir relancé la carrière du Français Laurent Jalabert, le vainqueur controversé du Tour de France 1996 jette son dévolu sur le prometteur italien Ivan Basso. Ce dernier, sacré champion du monde espoirs sur le circuit de Valkenburg, a fait des débuts remarqués dans le peloton professionnel sous la tutelle de Giancarlo Ferreti. Sa 11ème place au classement final de la Grande Boucle 2002, assortie du maillot blanc de meilleur jeune, en fait un postulant désigné à un podium final. L'édition 2004 du Tour de France viendra confirmer l'éclosion au plus haut niveau du talent du coureur lombard âgé de 26 ans. Lors de la première arrivée en altitude, à La Mongie, sur les pentes du Tourmalet, il est le seul à résister au rouleau compresseur mis en place par l'équipe US Postal. Alors que Jan Ullrich et Tyler Hamilton sont à la dérive, Ivan Basso s'accroche courageusement au sillage de l'ogre Armstrong. Mieux encore, avec la bénédiction du Texan, il s'en va décrocher une superbe victoire d'étape, annonciatrice d'une place sur le podium quelques jours plus tard. Lance Armstrong, impressionné, semble même vouloir adouber Basso comme son successeur au palmarès de la Grande Boucle. La prophétie ne se réalisera jamais. Deuxième à Paris en 2005, puis vainqueur du Tour d'Italie en 2006, le natif de Gallarate voit sa trajectoire stoppée nette. Pris dans les remous de l'affaire Puerto. il est finalement suspendu deux ans pour dopage. Avec courage et abnégation, il fera son retour dans le peloton par la petite porte avant de s'imposer de nouveau au classement final du Tour d'Italie en 2010. Juste histoire de prouver que sa valeur intrinsèque n'était pas entièrement artificielle...

CSC sur le Tour de France 2004 :

61 Ivan BASSO (Ita) 62 Kurt-Asle ARVESEN (Nor) 63 Michele BARTOLI (Ita)
64 Bobby JULICH (USA) 65 Andrea PERON (Ita) 66 Jakob PIIL (Dan)
67 Carlos SASTRE (Esp) 68 Nicki SORENSEN (Dan) 69 Jens VOIGT (All)

1 victoire d'étape : Ivan BASSO (12ème étape)
Meilleur coureur classé au général final : Ivan BASSO (3ème)