samedi 28 avril 2018

1996 : le maillot POLTI de Luc Leblanc


Disputée entre Chambéry et le station des Arcs, la 7ème étape du Tour de France 1996 est entrée dans la mémoire de suiveurs comme celle illustrant le début du déclin du quintuple vainqueur de l'épreuve, l’espagnol Miguel Indurain. Outre la défaillance inattendue du champion navarrais ouvrant la perspective d'une fin de carrière prématurée, celle-ci marque également la retour au premier plan d'un coureur français talentueux dont la carrière fût en grande partie perturbée par des blessures fréquentes, Luc Leblanc. Porteur du maillot jaune durant la Grande Boucle 1991, avant de devenir champion de France (1992) puis champion du Monde (1994), l'homme du Limousin sort alors d'une singulière épreuve qui l'a vu s'égarer dans les méandres tortueux du montage d'une équipe parrainée par un mouvement sectaire, Le Groupement. Récupéré par Gian-Luigi Stanga à la recherche d'un leader pour son groupe Polti depuis le départ de Gianni Bugno, celui que que le peloton surnomme "Lucho" connait des débuts difficiles dans les premiers jours d'un Tour de France aux accents pluvieux. Aussi, lorsqu'il sort du peloton des favoris à 6 kilomètres de l'arrivée aux Arcs, il n'est pas pris immédiatement en chasse. Enroulant un braquet des plus impressionnants, il retombe rapidement sur les derniers échappées, l'Allemand Bölts et le Suisse Dufaux, avant de les déposer à 3 bornes du terme de l'étape. Sur la ligne d'arrivée, il s'en va cueillir son second succès d'étape sur la Grande Boucle après celui conquis de haute lutte dans le brouillard sur les pentes pyrénéennes d'Hautacam en 1994. Sixième au classement final à Paris, il effectuera une saison 1997 respectable avec une victoire au classement final du Tour du Trentin et quelques accessits dans les classiques ardennaises avant d'être poussé vers la porte de sortie par une nouvelle recrue de l'équipe au maillot jaune et vert : son compatriote, Richard Virenque...

POLTI sur le Tour de France 1996 :

111 Luc LEBLANC (Fra) 112 Dirk BALDINGER (All) 113 Rossano BRASI (Ita)
114 Gerrit DE VRIES (P-B) 115 Mirko GUALDI (Ita) 116 Giuseppe GUERINI (Ita)
117 Frédéric GUESDON (Fra) 118 Daïsuke IMANAKA (Jap) 119 Serguei OUTSCHAKOV (Ukr)

1 victoire d'étape : Luc LEBLANC (7ème étape)
Meilleur coureur classé au général final : Luc LEBLANC (6ème)



vendredi 20 avril 2018

2011 : le maillot OMEGA PHARMA-LOTTO de Philippe Gilbert


Passé professionnel à l'âge de 20 ans et couvé pendant plusieurs années par Marc Madiot, le Belge Philippe Gilbert regagne les rangs d'une équipe de son pays en 2009. C'est à ce moment que le coureur wallon, qui se distingue par ses qualités de puncheur, commence à meubler son palmarès par des victoires de prestige dans des classiques comme Paris-Tours, l'Amstel Gold Race ou le Tour de Lombardie. Le printemps 2011 le voit atteindre, sous les couleurs d'Omega Pharma-Lotto, la plénitude de ses moyens. Auteur d'un fabuleux triplé dans les classiques ardennaises où il s'impose en l'espace d'une semaine dans l'Amstel Gold Race, la Flèche Wallonne et Liège-Bastogne-Liège, il revêt également à la fin du mois de juin le maillot de champion de Belgique. C'est sous sa bannière nationale qu'il prend le départ du Tour de France, épreuve à laquelle il n'a plus participé depuis 2008. Son objectif consiste à viser la victoire dans la 1ère étape disputée en Vendée et s'achevant en côte au sommet du Mont des Alouettes. Le jour J, Gilbert est des plus vigilants. L'occasion est trop belle de revêtir, pour la première fois de sa carrière, le maillot jaune. Dans les derniers kilomètres, il contre une attaque de Vinokourov avant de revenir en trombe sur Cancellara parti en éclaireur. Dans les plus importants pourcentages de la bosse dominant Les Herbiers, il fait la différence et vient s'imposer largement devant Cadel Evans. Sur le podium, il revêt tous les maillots distinctifs de l'épreuve, confortant ainsi sa place de numéro un mondial. Cette dernière sera confirmée un an plus tard de la plus belle des manières avec un titre de champion du monde conquis aux Pays-Bas sur les pentes du Cauberg. A bientôt 36 ans, Philippe Gilbert demeure toujours, à l'heure actuelle, l'une des valeurs sûres du peloton.

OMEGA PHARMA-LOTTO sur le Tour de France 2011 :

31 Jürgen VAN DEN BROECK (Bel) 32 Philippe GILBERT (Bel) 33 André GREIPEL (All)
34 Sebastian LANG (All) 35 Jürgen ROELANDTS (Bel) 36 Marcel SIEBERG (All)
37 Jürgen VAN DE WALLE (Bel) 38 Jelle VANENDERT (Bel) 39 Frederik WILLEMS (Bel)

3 victoires d'étape : Philippe GILBERT (1ère étape), André GREIPEL (10ème étape) et Jelle VANENDERT (14ème étape)
Meilleur coureur classé au général final : Jelle VANENDERT (19ème)
Classement par Points : Philippe GILBERT (3ème)
Classement de la Montagne : Jelle VANENDERT (3ème)



vendredi 6 avril 2018

1990 : le maillot TVM-YOKO de Phil Anderson


Coureur de premier plan au début des années 80, tenant la dragée haute à Bernard Hinault dans le Tour de France et à Sean Kelly dans les classiques, l'Australien Phil Anderson connaît un véritable coup d'arrêt au printemps 1986. De sérieux problèmes de santé jettent le doute sur la suite de la carrière de l'athlète de Melbourne, alors numéro 2 mondial au classement FICP. Revenu à la compétition, il doit quitter la solide formation Panasonic avant de trouver refuge dans une équipe néerlandaise de second plan dirigée par l'ancien coureur Cees Priem, TVM. Sous le maillot à dominante jaune de la compagnie d'assurances spécialisée dans le transport, Anderson retrouve un peu de couleurs. Deuxième du Tour des Flandres en 1988 et troisième de Liège-Bastogne-Liège en 1989, il remporte également une étape sur le Tour d'Italie cette même année. Les routes du Giro semblent d'ailleurs lui convenir. Douze mois plus tard, il s'impose dans les rues de Sora faisant valoir ses qualités de finisseur. Sans cesse à l'avant de la course, il remportera au final le classement de l'Intergiro après avoir été porteur du maillot de meilleur grimpeur. La combativité retrouvée du coureur au catogan laisse alors augurer de belles performances sur les routes du Tour de France. Là, les employeurs de Phil Anderson devront déchanter. Transparent tout au long des trois semaines de course, il devra se contenter d'une modeste 71ème place au classement final bien en deçà de son potentiel. Licencié par TVM malgré une belle seconde place sur la classique de fin de saison Paris-Tours, Phil Anderson saura rebondir la saison suivante sous les couleurs américaines de Motorola. A 33 ans, il remportera une belle victoire d'étape à Quimper sur les routes de la Grande Boucle, neuf ans après un premier succès dans les rues de Nancy...

TVM-YOKO sur le Tour de France 1990 :

161 Phil ANDERSON (Aus) 162 Johan CAPIOT (Bel) 163 Marteen DUCROT (P-B)
164 Patrick JACOBS (Bel) 165 Jorg MÜLLER (Sui) 166 Martin SCHALKERS (P-B)
167 Eddy SCHURER (P-B) 168 Jan SIEMONS (P-B) 169 Jesper SKIBBY (Dan)

Aucune victoire d'étape.
Meilleur coureur classé au général final : Jorg MÜLLER (31ème)