jeudi 21 décembre 2017

1990 : le maillot CASTORAMA de Thierry Marie


Au tournant des années 80 et 90, les designers de textiles cyclistes laissent pleinement s'exprimer leur imagination pour des résultats parfois très originaux. C'est le cas de la tunique de la formation Castorama, dont la fameuse salopette bleue renvoie naturellement à l'identité d'un sponsor spécialisé dans la vente du matériel de bricolage. Créée en 1990, l'équipe s'appuie sur la structure Maxi-sports dirigée par Cyrille Guimard et dispose en Laurent Fignon d'un solide leader capable de briguer la victoire sur le Tour de France. Mais cette année n'est pas celle du coureur parisien qui abandonne sans gloire en début d'épreuve sur les routes détrempées de Normandie. Les "Casto" se mettront cependant en évidence sur cette édition de la Grande Boucle, et ceci dès l’ouverture. Déjà vainqueur du prologue en 1986, Thierry Marie, qui vient de fêter ses 27 ans, récidive sur le circuit technique et balayé par le vent tracé autour du Futuroscope, près de Poitiers. A 48 km/h de moyenne, il devance de 4 secondes l'américain Greg Lemond qui prend d'ores et déjà date pour la victoire finale qu'il empochera trois semaines plus tard. En attendant, le sympathique rouleur normand au regard azur monte sur le podium pour revêtir le deuxième maillot jaune de sa carrière. Il récidivera l'année suivante où, après un nouveau succès dans le prologue, il marquera l'esprit des suiveurs en conduisant à terme une échappée en solitaire sur la distance de 234 kilomètres entre Arras et Le Havre. Véritable boute en train et figure emblématique du cyclisme français, Thierry Marie achèvera sa carrière en 1996 nanti de 67 victoires et après avoir également porté le maillot de leader sur le Giro et la Vuelta.

CASTORAMA sur le Tour de France 1990 :

11 Laurent FIGNON (Fra) 12 Vincent BARTEAU (Fra) 13 Christophe LAVAINNE (Fra)
14 Luc LEBLANC (Fra) 15 Thierry MARIE (Fra) 16 Fabrice PHILIPOT (Fra)
17 Bjarne RIIS (Dan) 18 Gérard RUE (Fra) 19 Pascal SIMON (Fra)

1 victoire d'étape (Thierry Marie), 14ème au classement final (Fabrice Philipot)


jeudi 7 décembre 2017

1998 : le maillot VITALICIO SEGUROS de Santiago Blanco


A la fin de la saison 1996, la retraite sportive de Miguel Indurain, quintuple vainqueur du Tour de France, plonge le cyclisme espagnol dans une phase de recherche effrénée de son potentiel successeur. Sacré champion national dans la catégorie des juniors et crédité d'une première saison professionnelle qui le voit briller sur les routes du Tour des Asturies ou de la Bicyclette Basque, le jeune Santiago Blanco se voit promis à un avenir radieux. Couvé par José-Miguel Echevarri au sein de la formation Banesto, il ne peut cependant pas résister aux sirènes du groupe Vitalicio Seguros qui, lors de sa création à l'hiver 97-98, lui promet un salaire de deux millions de francs par an ! Portant dorénavant la casaque rouge frappée du lion, emblème du du groupe Generali assurances, celui que l'on surnomme "patta negra" en référence au jambon noir produit dans sa région de Salamanque s'aligne au départ du Tour de France avec les ambitions d'un leader. La traversée des Pyrénées va néanmoins le renvoyer à la réalité de ses limites en haute montagne et le transformer en équipier de luxe de son compatriote Angel Casero qui s'est hissé dans le top 10 du classement général. Dans les remous de l'affaire Festina et des perquisitions policières qui bousculent le peloton, l'intégralité de la formation dirigée par Javier Minguez quittera bientôt la course au matin de la 18ème étape. Santiago Blanco tentera, après la dissolution de son équipe, de reprendre le cours de sa carrière là où il l'avait commencé mais sans le succès escompté. Il enlèvera cependant deux étapes de la Vuelta en 2001 et 2002 avant de mettre prématurément un terme à sa carrière à l'âge de 30 ans, en raison d'une endofibrose artérielle.

VITALICIO SEGUROS sur le Tour de France 1998 :

161 Santiago BLANCO (Esp) 162 Francisco BENITEZ (Esp)  163 Hernan BUENAHORA (Col)
164 Angel-Luis CASERO (Esp) 165 Andrea FERRIGATO (Ita) 166 David GARCIA (Esp)
167 Francisco GARCIA-RODRIGUEZ (Esp) 168 Prudencio INDURAIN (Esp)
169 Oliviero RINCON (Col)

Aucun coureur à l'arrivée à Paris. Abandon collectif au matin de la 18ème étape.


vendredi 1 décembre 2017

1989 : le maillot HITACHI de Claude Criquielion


Sacré champion du monde à Barcelone en 1984, le belge Claude Criquielion est à deux doigts de réaliser le doublé, quatre ans plus tard, sur le circuit de Renaix. Son rêve se brise néanmoins contre les barrières dans lesquelles il est littéralement balancé par le canadien Steve Bauer. Franchissant la ligne d'arrivée à pied, le coureur d'outre-Quiévrain devient, dès lors, le chouchou d'une grande partie du public qui voit en lui le vainqueur moral d'une course finalement remportée par l'italien Fondriest. Tout au long de l'année 1989, Criquielion reçoit de nombreux témoignages de sympathie qui, ajoutés à sa soif de revanche, en font un des acteurs principaux de la saison. Vainqueur de la Flèche Wallonne, il est en lice pour la victoire dans le final de l'Amstel Gold Race où sa rivalité avec Steve Bauer atteint son paroxysme. Suivra une excellente 7ème place au classement final du Tour d'Italie, porteuse d'espérance pour la grande parade de juillet. Là, les couleurs jaune et rouge du leader de la formation Hitachi se montreront relativement discrètes. Sans doute pour avoir abandonner trop d'influx nerveux en début de saison. Un an plus tard, Claude Criquielion retrouvera sa régularité coutumière pour achever le dernier Tour de France de sa carrière à la 9ème place du classement général, juste devant un certain Miguel Indurain... Figure incontournable du cyclisme belge dont il a porté haut les couleurs tout au long des années 80, le sympathique coureur wallon s'est éteint prématurément à l'âge de 58 ans le 18 février 2015.

HITACHI sur le Tour de France 1989 :

91 Claude CRIQUIELION (Bel) 92 Hendrik DEVOS (Bel) 93 Dirk DE WOLF (Bel)
94 Jos HAEX (Bel) 95 Patrick JACOBS (Bel) 96 Jos LIECKENS (Bel)
97 Danny LIPPENS (Bel) 98 Marc SERGEANT (Bel) 99 Jos VAN AERT (P-B)

Aucune victoire d'étape. 36ème au classement final (Claude Criquielion)