mercredi 31 mai 2017

1993 : le maillot TELEKOM d'Olaf Ludwig


L'Histoire a retenu le nom de Jan Ullrich, premier natif de l'ex Allemagne de l'Est à s'imposer dans le Tour de France. On a oublié un peu vite qu'il fût précédé sur les routes de la Grande Boucle par le champion auquel il s'identifiait durant sa jeunesse : Olaf Ludwig. Né en 1960 à Gera, ce dernier fait briller au firmament du cyclisme amateur des années 80 le célèbre maillot gris porté par les athlètes de la RDA. Vainqueur à deux reprises de la prestigieuse Course de la Paix, il obtient le titre de champion olympique de cyclisme sur route à Séoul en 1988. La chute du mur de Berlin et la réunification des deux Allemagnes lui permettent de passer professionnel à l'âge de 30 ans. Sous les couleurs de la formation hollandaise Panasonic, il s'impose comme un redoutable chasseur de classiques (Amstel Gold Race, Grand Prix E3) et remporte le classement par points du Tour de France dès sa première participation. En 1993, il rejoint la toute jeune formation allemande Telekom pour laquelle il ira décrocher, le 17 juillet, la première d'une longue série de victoires sous le soleil de juillet. Ce jour là, à Montpellier, il devance sur la ligne, au terme d'un magnifique sprint massif, le maillot vert Djamolidine Abdoujaparov, ancien rival du temps où le rideau de fer séparait l'Europe en deux...

TELEKOM sur le Tour de France 1993 :

1 victoire d'étape (Olaf Ludwig), 25ème place au classement final (Udo Bölts)

(photo Getty Images)




dimanche 28 mai 2017

1999 : le maillot LAMPRE de Jan Svorada


Fondé en 1992, le groupe sportif italien Lampre va passer 24 années consécutives dans le peloton professionnel. Le maillot bleu et rose fuchsia a, de fait, longtemps fait partie du ruban multicolore de la Grande Boucle. Si l'on ne s'attardera pas sur la performance sulfureuse du lituanien Raimondas Rumsas, surprenant 3ème du Tour de France 2002, on pourra cependant saluer les performances d'un coureur qui fit preuve d'une grande fidélité à la structure Lampre au point d'y passer 11 de ses 15 années de professionnalisme : le tchèque Jan Svorada. Doté d'une bonne pointe de vitesse, le natif de Trencin remporte à deux reprises des sprints massifs sur la Grande Boucle, au Futuroscope en 1994 et à Cork en 1998. Lors de l'édition suivante, il apparaît cependant en retrait, subissant la loi du belge Tom Steels et, plus encore, celle de l'italien Mario Cippolini. 4ème à Maubeuge au terme de la 6ème étape, Jan Svorada devait faire le constat de son impuissance. Il quitta la route quelques jours plus tard avant d'entamer les lacets de l'Alpe d'Huez. Cette année là, seuls trois coureurs de la Lampre réussirent à rejoindre Paris... C'est justement dans la capitale, sur la plus belle avenue du monde, que Jan Svorada devait connaître une éclatante revanche : en 2001, il remporte sur les Champs Elysées la plus belle et la plus prestigieuse victoire de sa carrière.

LAMPRE sur le Tour de France 1999 :

1 victoire d'étape (Ludo Dierckxsens), 50ème place au classement final (Mariano Piccoli)

(Photo E.Houdas)


jeudi 25 mai 2017

1991 : le maillot HISTOR-SIGMA d'Etienne de Wilde


Pendant trois saisons, de 1989 à 1991, le maillot de la formation Histor-Sigma a marqué le peloton du Tour de France. Au delà de ses couleurs bariolées renvoyant à la nature de son sponsor, un industriel de la peinture, l'équipe d'outre Quiévrain aura permis aux performances sportives du grimpeur belge Luc Roosen ou des solides rouleurs danois Soren Lilholt et Brian Holm de trouver un écho auprès des suiveurs. Cependant, c'est par l'intermédiaire d'un athlète, pistard de formation, qu'elle allait décrocher ses plus beaux succès : Etienne de Wilde. Spécialiste des Six Jours avec une cinquantaine de succès remportés sur tous les grands vélodromes d'Europe, le coureur originaire de Wetteren réalise une honorable carrière de routier en devant champion de Belgique en 1988 et en s'imposant au circuit Het Volk un an plus tard. Ses qualités de routier-sprinter vont également faire merveille sur les routes de la Grande Boucle. Déjà vainqueur à Bordeaux en 1989, il réédite l'exploit deux ans plus tard à Dijon, après une tentative audacieuse dans les derniers kilomètres de la 3ème étape. Après avoir contré une attaque du champion d'Italie, Gianni Bugno, il résiste pendant deux kilomètres à la meute lancée à ses trousses. Sur la ligne, au bout de son effort, il peut lever les bras au ciel avec la satisfaction d'avoir devancé, à l'âge de 33 ans, Van Poppel, Ludwig, Abdoujaparov, Museeuw et Jalabert, soit le gratin du sprint mondial... Par la suite, Etienne de Wilde sera deux fois champion du monde sur piste avant d'achever sa carrière par une médaille d'argent aux Jeux Olympiques Sydney.

HISTOR-SIGMA sur le Tour de France 1991 :

1 victoire d'étape (Etienne de Wilde), 32ème au classement final (Uwe Ampler)



dimanche 21 mai 2017

2006 : le maillot PHONAK de Floyd Landis


De 2000 à 2006, l'équipe suisse Phonak, dont le sponsor principal est une marque d'appareils auditifs, a sillonné les routes européennes et américaines en laissant derrière elle une réputation des plus sulfureuses. En six années d'existence, pas moins de dix coureurs issus de cette formation seront convaincus de dopage à l'image du suisse Oscar Camenzind, du colombien Santiago Botero et de l'américain Tyler Hamilton, déchu de son titre olympique conquis à Athènes en 2004. Néanmoins, c'est le scandale du Tour de France 2006 qui achèvera de discréditer définitivement la structure du magnat Andy Rihs auprès des suiveurs. Au départ de Strasbourg, Floyd Landis, ancien lieutenant de Lance Armstrong et vainqueur de Paris-Nice en début de saison, fait figure d'outsider. On doute en effet de sa capacité à supporter le rythme de trois semaines de compétition. Pourtant, il fait bonne figure et endosse le maillot jaune dans les Pyrénées. Alors que sa cote monte en flèche, surtout après avoir brillé sur les pentes de l'Alpe d'Huez, il s'écroule le lendemain dans l’ascension de la Toussuire, où il perd 10 minutes et toute chance de terminer sur le podium à Paris. Du moins, c'est ce que l'on croit. Le 20 juillet, lors de la 17ème étape, il se lance dans un raid désespéré en attaquant dès le col des Saisies. Il franchit ensuite, sans jamais faiblir, les sommets des Aravis, de la Colombière et de Joux-Plane. A Morzine, il l'emporte détaché avec près de 6 minutes d'avance sur ses poursuivants, signant ainsi un véritable exploit à l'ancienne. Quelques jours plus tard, il est salué sur les Champs Elysées comme le vainqueur de la Grande Boucle 2006. Sa joie sera de courte durée. Une dépêche laconique viendra confirmer son contrôle positif à la testostérone. Déclassé au profit d'Oscar Pereiro, le coureur américain au profil  atypique, issu d'une communauté mennonite de Pennsylvanie, ne connaîtra plus jamais l'honneur des communiqués sportifs...

PHONAK sur le Tour de France 2006 :

1 victoire d'étape (Floyd Landis), 1er au classement final (Floyd Landis), avant déclassement pour dopage.


jeudi 18 mai 2017

1993 : le maillot NOVEMAIL de Wielfried Nelissen


A la fin de la saison 1992, l'arrêt du sponsoring des firmes RMO et Panasonic entraîne la création d'une entité originale regroupant d'un côté des coureurs français expérimentés (Charly Mottet, Ronan Pensec) de l'autre de solides routiers belges ou néerlandais (Marc Sergeant, Guy Nulens). Sous la bannière Novémail et sous la houlette de l'emblématique manager Peter Post, on verra bientôt un contingent mixte franco-belgo-hollandais s'élancer sur les routes du Tour de France. Et les hommes au maillot bleu ne tarderont pas à trouver l'ouverture : le sprinter maison, Wielfried Nelissen, âgé de 23 ans, s'impose au soir de la 2ème étape qui s'achève à Vannes. Sa victoire est loin d'être anecdotique car il s'est offert le luxe de devancer tout le gratin du sprint mondial de Djamoline Abdoujaparov à Mario Cippolini, en passant par Olaf Ludwig. Le jump du jeune belge, qui a couru la bonification toute la journée, lui permet également d'endosser le maillot jaune. Cette entrée en carrière sur la Grande Boucle augure alors de lendemains qui chantent. Mais le sort se montrera contraire. Deux chutes l'élimineront des débats lors des éditions 94 et 95, avant qu'un terrible accident sur la classique Gand-Wevelgem en 1996 ne le renvoie à une retraite prématurée à l'âge de 28 ans...

NOVEMAIL sur le Tour de France 1993 :

1 victoire d'étape (Wielfried Nelissen), 35ème au classement final (Viatcheslav Ekimov)



mardi 16 mai 2017

2007 : le maillot AG2R prévoyance de Stéphane Goubert


Au départ du Tour de France 2007, l'équipe française AG2R prévoyance dirigée par Vincent Lavenu est ambitieuse. En effet, elle compte dans ses rangs un candidat potentiel à un podium final en la personne de Christophe Moreau qui vient de réaliser un retentissant doublé critérium du Dauphiné Libéré - championnat de France. Avec des grimpeurs solides comme Cyril Dessel ou John Gadret pour l'accompagner en montagne, le coureur franc-comtois semble en mesure de se montrer à la hauteur du défi. Dans les Alpes, il fait encore illusion en accompagnant les meilleurs vers Tignes. Ses espoirs seront cependant de courte durée. Il sera distancé quelques jours plus tard sur la route de Montpellier à l'occasion d'un coup de Trafalgar orchestré par Alexandre Vinokourov. Dès lors, AG2R prévoyance rentrera dans le rang, offrant l'opportunité de mettre en avant son valeureux capitaine de route, Stéphane Goubert, âgé de 37 ans, qui ira décrocher à Paris une anecdotique mais méritante 27ème place au classement final. Deux ans plus tard, pour sa fin de carrière, il s'arrachera pour parvenir au 15ème rang. Une bien modeste récompense pour un athlète au demeurant exemplaire, dont le palmarès chez les professionnels restera à jamais vierge de victoires.

AG2R prévoyance sur le Tour de France 2007 :

27ème place au classement final (Stéphane Goubert)



samedi 13 mai 2017

1998 : le maillot US POSTAL de Jean-Cyril Robin


En 1996, la poste américaine, entreprise alors en perte de notoriété sur son sol, décide d'investir dans le sponsoring d'une équipe cycliste. Un an plus tard, la structure dirigée par le manager Mark Gorski, ancien champion olympique de vitesse sur piste à Los Angeles, recrute quelques uns des meilleurs coureurs américains laissés libres sur le marché par l'arrêt du team Motorola. Frankie Andreu, Tyler Hamilton et George Hincapie profitent bientôt des conseils du vétéran russe Viatcheslav Ekimov, ainsi que de la proximité des coureurs français Pascal Déramé et Jean-Cyril Robin qui ont été engagés pour permettre à la nouvelle formation américaine d'avoir accès à la Grande Boucle. En 1998, les circonstances exceptionnelles d'une course marquée par les affaires de dopage et le retrait de nombreuses équipes permettent de remodeler la hiérarchie. Grimpeur honnête ayant par le passé monté sur le podium du critérium du Dauphiné Libéré, le Breton Jean-Cyril Robin s'accroche aux côtés des meilleurs, tels que Marco Pantani et Jan Ullrich, pour décrocher à Paris une remarquable 6ème place au classement final. Ce fait de gloire sera largement occulté quelques semaines plus tard par le retour flamboyant d'un autre coureur de l'équipe, le texan Lance Armstrong, qui, après de longs mois de convalescence, viendra décrocher la 4ème place au Tour d'Espagne et aux Championnats du Monde. Une autre histoire se met alors en marche...

US POSTAL sur le Tour de France 1998 :

6ème place au classement final (Jean-Cyril Robin)



mardi 9 mai 2017

1987 : le maillot SYSTEME U de Laurent Fignon


Après une première et courte expérience en 1984, le groupe de grande distribution Système U fait son retour dans les pelotons professionnels deux ans plus tard. Les couleurs dominantes du maillot de l'équipe, le noir et le jaune, rappellent que la nouvelle formation est en fait l'héritière de la mythique Renault dirigée par Cyrille Guimard. L'effectif est pléthorique et compte une bonne partie des stars du peloton français, de Laurent Fignon à Charly Mottet, en passant par les frères Madiot. Si le Tour de France 1986 va se montrer en deçà des espérances du sponsor, l'édition suivante va lui permettre de redorer son blason. Déjà vainqueurs à deux reprises à Épinal grâce à Christophe Lavainne et à Chaumeil grâce à Martial Gayant, les Système U vont truster le maillot jaune pendant plusieurs jours. Au sortir des Pyrénnées, Charly Mottet est en jaune et se trouve dans la position d'un possible lauréat au classement final, d'autant plus que son leader, Laurent Fignon, s'est écroulé dans le contre la montre du Mont Ventoux en perdant plus de 9 minutes. Mais le coureur parisien, vainqueur du Tour de France en 1983 et 1984, est plein de ressources : œuvrant à une tactique de harcèlement des adversaires de son jeune équipier, il s'isole en tête à l'occasion de la 21ème étape. Malgré une chute spectaculaire dans la descente du col du Télégraphe, il aborde l’ascension de la Plagne avec une avance conséquente. Il ne lui reste plus qu'à maîtriser son compagnon de fugue, l'espagnol Anselmo Fuerte, pour remporter un succès qui le fuyait sur la Grande Boucle depuis trois ans. Une victoire en guise de rédemption assortie d'une 7ème place au classement final pour un coureur talentueux qui sera appelé à connaître d'autres émotions durant la grande parade cycliste de juillet...

SYSTEME U sur le Tour de France 1987 :

3 victoires d'étape (Christophe Lavainne, Martial Gayant, Laurent Fignon), 4ème place au classement final (Charly Mottet), 1er au classement par équipes.



samedi 6 mai 2017

2011 : le maillot SAXO BANK d'Alberto Contador


Abandonné par les frères Schleck à l'intersaison 2010-2011, le groupe danois Saxo Bank reporte ses ambitions sur l'espagnol Alberto Contador. Le manager de la formation, Bjarne Riis, envisage pour le coureur madrilène un retentissant doublé Giro-Tour de France, qui n'a plus a été d'actualité depuis celui du regretté Marco Pantani en 1998. Vêtu de rose sur le podium de Milan début juin, Contador se présente quelques semaines plus tard au départ de la Grande Boucle dans un climat délétère. Les soupçons de dopage, lié à un contrôle positif au clenbutérol, lui aliène une partie des suiveurs et du public. Hué sur les routes de Vendée, il est distancé sur une chute dès la 1ère étape. Dans les Pyrénées, il n'est que l'ombre de lui-même et cède régulièrement du terrain sur ses principaux rivaux, du groupe duquel émerge l'étonnant Thomas Voeckler, qui s'accroche comme un beau diable au maillot jaune. Dans les Alpes, le « pistolero » va néanmoins retrouver progressivement ses jambes. Au départ de la 19ème étape qui conduit les coureurs à l'Alpe d'Huez via les cols du Télégraphe et du Galibier, il lance une offensive de grande envergure pleine de panache. Son attaque lointaine causera la perte de Thomas Voeckler, mais ne sera néanmoins pas récompensée par une victoire d'étape. Ironie du sort, il devra s'incliner dans les derniers lacets de la mythique montée, rejoint et lâché par un coéquipier du maillot jaune, Pierre Roland... Quelques mois plus tard, par décision du tribunal arbitral du sport, Alberto Contador devait être déchu de ses succès dans le Tour de France 2010 et le Tour d'Italie 2011.

SAXO BANK sur le Tour de France 2011 :

Aucune victoire d'étape, 5ème au classement final (Alberto Contador)




mercredi 3 mai 2017

1990 : le maillot Z de Ronan Pensec


En six saisons de présence dans le peloton professionnel, la firme française spécialisée dans la commercialisation de vêtements pour enfants est parvenue à se forger un beau palmarès : Gilbert Duclos-Lassalle lui a offert un beau succès dans la classique Paris-Roubaix alors que Greg Lemond est parvenu à se hisser sur la plus haute marche du podium du Tour de France. L'image dynamique et populaire du sponsor, véhiculée par un maillot au design proche de la bande dessinée, a également été servie par la gouaille d'un coureur breton au look de rockeur : Ronan Pensec. Originaire du Finistère, ce dernier est passé professionnel en 1985 et s'est rapidement distingué par ses solides qualités de grimpeur qui lui permettront d'atteindre, par deux fois, le top 10 du Tour de France (6ème en 1986, 7ème en 1988). C'est pourtant en 1990 qu'il va véritablement se révéler aux yeux du grand public. Lors de la 1ère étape disputée sur les routes du Poitou, il fait partie d'une échappée fleuve en compagnie de Frans Maasen, Steve Bauer et Claudio Chiapucci. Crédité d'un avantage de 10 minutes sur les principaux leaders de la course, il met à profit la première étape de montagne s'achevant au sommet du Mont-Blanc pour s'emparer du maillot jaune. Le plus beau cadeau d'anniversaire qui soit le jour même de ses 27 ans ! Le lendemain, sur les pentes de l'Alpe d'Huez, il fera preuve d'une défense héroïque et conservera la précieuse tunique grâce à l'appui d'un précieux lieutenant, Robert Millar. A la peine dans le Forez, puis lâché dans les Pyrénées, Ronan Pensec achèvera cette édition de la Grande Boucle dans la liesse du succès final, sur les Champs Elysées, de son leader, l'américain Greg Lemond.

Z sur le Tour de France 1990 :

Aucune victoire d'étape, 1er au classement final (Greg Lemond), 1er au classement par équipes.

(photo P. Boutroux)


lundi 1 mai 2017

2000 : le maillot COFIDIS de David Millar


Société de crédit par téléphone, la firme nordiste Cofidis est arrivée dans le cyclisme en 1997. Ambitionnant de jouer rapidement les premiers rôles dans la Grande Boucle, elle a enrôlé, avec des fortunes diverses, des grands noms comme l'américain Lance Armstrong, l'italien Maurizio Fondriest ou le suisse Tony Rominger. C'est pourtant avec un jeune coureur, passé professionnel dans l'équipe au maillot rouge frappé d'un soleil, que le sponsor va vivre l'une de ses plus belles émotions. Le Tour de France 2000 débute par un contre-la-montre inaugural de 16 kilomètres autour du Futuroscope, aux portes de Poitiers. Lance Armstrong, vainqueur de l'édition 1999, fait figure de grandissime favori eu égard de sa volonté de marquer ses adversaires d'entrée de jeu. Là, il tombe sur un os ou plutôt sur un David Millar des grands jours. Le rouleur britannique prend l'avantage pour deux petites secondes sur le leader américain et s'en va revêtir la tunique jaune. Sur le podium, il demeure en partie incrédule, ne pouvant se convaincre de l'exploit réalisé à l'âge de seulement 23 ans. La suite de la belle histoire sera cependant entachée par une mise en examen pour détention de produits dopants en 2004 et par une suspension qui s'en suivra logiquement. Néanmoins, le natif de Malte, élevé à Hong-Kong et résident à Biarritz, mettra à cœur de revenir sur les routes du Tour de France, où il cueillera, en 2012, le dernier de ses 5 succès dans la Grande Boucle.

COFIDIS sur le Tour de France 2000 :

1 victoire d'étape (David Millar), 22ème place au classement final (Nico Mattan)

(photo Sirotti)


1996 : le maillot RABOBANK de Rolf Sorensen


La saison 1996 voit l'apparition dans le peloton professionnel d'un maillot à dominante orange vantant les mérites d'une banque néerlandaise. La toute première victoire de la nouvelle formation est l'oeuvre du danois Rolf Sorensen, ancien vainqueur de Liège-Bastogne-Liège, qui lève les bras sur la semi-classique belge Kuurne-Bruxelles-Kuurne le 3 mars. C'est un signe : tout au long de la saison en cours, le coureur âgé de 31 ans se montrera d'une grande régularité, jusqu'à s'imposer comme le fer de lance de son équipe. Sur les routes de la Grande Boucle, l'ancien pensionnaire des équipes italiennes Ariostea et Carrera va également laisser s'exprimer sa science de la course. Lors de la 13ème étape, disputée sur les contreforts du Massif Central, il prend part à une échappée au long cours qui semble condamnée dans la dernière ascension par le retour fulgurant du duo français Luc Leblanc-Richard Virenque. Profitant de la rivalité exacerbée entre les deux coureurs, il profite du travail de ces derniers pour neutraliser le démarrage de l'italien Paolo Savoldelli à deux kilomètres de l'arrivée, avant de s'imposer au sprint dans la station de Superbesse. Une juste récompense pour Rolf Sorensen qui, en 1991, avait du quitter la course avec le maillot jaune sur les épaules, victime d'une fracture de la clavicule sur la route de Valenciennes.

RABOBANK sur le Tour de France 1996 :

2 victoires d'étape (Michael Boogerd, Rolf Sorensen), 21ème place au classement final (Viatcheslav Ekimov)