mardi 26 juin 2018

1987 : le maillot TOSHIBA-LA VIE CLAIRE de Jean-François Bernard


A la fin de la saison 1986, la formation montée par l'homme d'affaires Bernard Tapie se retrouve orpheline de Bernard Hinault qui a décidé de son retrait de la compétition à 32 ans seulement. L'équipe dirigée par Paul Koëchli semble cependant armée pour continuer à régenter le peloton international car elle compte dans ses rangs l'Américain Greg Lemond, champion du monde en 1983 et surtout vainqueur du Tour de France 1986. Là, le destin va faire son office par le biais d'un stupide accident de chasse. Le dos criblé de plombs, Lemond doit abandonner son statut de favori numéro un de la Grande Boucle et laisser à d'autres le soin de conduire les coureurs au maillot de style Mondrian qui porte désormais le nom d'un sponsor japonais, Toshiba. Déjà révélé en 1986 par un succès d'étape à Gap, Jean-François Bernard affiche clairement ses ambitions. Certains le voient déjà comme le successeur naturel du "blaireau", tant son aisance dans l'exercice du contre-la-montre semble devoir le promettre à des lendemains qui chantent. Le pronostic va d'ailleurs se confirmer par le biais d'un véritable exploit sportif : le dimanche 19 juillet, sur les pentes surchauffées du Mont Ventoux, le jeune coureur de 25 ans laisse éclater au grand jour tout son talent, dominant les grimpeurs Herrera et Delgado sur leur terrain et reléguant le maillot jaune Charly Mottet à près de 4 minutes ! Au pied de l'observatoire du "mont chauve", le Nivernais s'empare de la tunique de leader et, à quelques jours de l'arrivée finale à Paris, se pose comme le candidat principal à la succession de Greg Lemond. A l'exploit athlétique répondront cependant les affres de la malchance : victime d'une crevaison dans l'étape du Vercors, il devra laisser sur la route ses rêves de gloire. Sur les Champs-Elysées, il accompagne sur le podium Roche et Delgado en donnant rendez-vous dans l'avenir. Ce dernier se dessinera sur un mode incertain : après avoir joué les premiers rôles sur le Tour d'Italie en 1988, "Jeff" devra, à plusieurs reprises, passer par la case convalescence à cause d'un genou gauche récalcitrant. Enfin, lassé par les attentes autour de sa personne, il finira par s'exiler en Espagne pour devenir l'un des lieutenants les plus efficaces du futur quintuple lauréat du Tour de France, Miguel Indurain...

TOSHIBA-LA VIE CLAIRE sur le Tour de France 1987 :

1 Jean-François BERNARD (Fra) 2 Kim ANDERSEN (Dan) 3 Steve BAUER (Can)
4 Charly BERARD (Fra) 5 Dominique GARDE (Fra) 6 Heinz IMBODEN (Sui)
7 Jean-Claude LECLERCQ (Fra) 8 Niki RÜTTIMANN (Sui) 9 Guido WINTERBERG (Sui)

2 victoires d'étapes : Jean-François BERNARD (18ème et 24ème étapes)
Meilleur coureur classé au général final : Jean-François BERNARD (3ème)
Classement de la Performance ou du combiné : Jean-François BERNARD (Vainqueur)



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